Pour le Pentagone, l’attaque russe comportera plusieurs phases: «l’objectif, est Kiev»

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(Paris, 24 février 2022). Les attaques russes contre l’Ukraine représenteraient une « phase initiale » d’une invasion à grande échelle du pays. Le département américain de la Défense en est persuadé, comme le rapportent les grands médias américains. « Il est probable qu’elle se déroulera en plusieurs étapes. Comment et pour combien de temps, nous ne le savons pas, mais ce que nous voyons, ce sont les premiers stades d’une invasion à grande échelle », a déclaré le haut responsable de la défense à la presse, rapporté par Roberto Vivaldelli dans le média italien «Inside Over». « Ils visent Kiev », a-t-il ajouté. L’attaque, qui a commencé par des tirs de missiles sur l’Ukraine pendant la nuit, comprend « trois principaux axes d’assaut », a souligné le responsable du Pentagone. Il y a un assaut du sud au nord « essentiellement de la Crimée à la ville de Kherson », une autre attaque de l’Ukraine dans la zone centre-nord « de la Biélorussie à Kiev » et un troisième assaut « juste au nord-ouest de Kiev», à partir de la Biélorussie, a-t-il noté. « Nous pensons que Moscou a la ferme l’intention de « décapiter » le gouvernement, ce qui expliquerait ces premiers pas dans l’assaut vers Kiev », a-t-il ajouté.

Le Pentagone : plus de 100 missiles lancés par la Russie « par terre et par mer »

Comme le rapporte l’agence Nova, depuis l’offensive contre l’Ukraine qui a débuté hier soir, Moscou aurait utilisé plus d’une centaine de missiles de divers types pour frapper le territoire ukrainien depuis la terre et la mer. Des sources de la Défense américains cités par le Pentagone l’affirment. Les forces russes ont utilisé des missiles balistiques de moyenne et courte portée, des missiles de croisière et des missiles sol-air. Certains ont été tirés depuis des navires de la marine russe en mer Noire. Au moins 75 bombardiers lourds et moyens ont participé aux premières étapes de l’attaque. Les incursions terrestres, en revanche, sont parties de la Biélorussie. « Pour l’heure, les cibles choisies par la Russie en Ukraine ont été principalement des sites militaires et des postes de défense aérienne, dont des casernes, des dépôts d’armes et au moins dix bases aériennes », a souligné la source de la défense américaine. « Nous ne disposons toujours pas d’estimation fiable du total des dégâts causés, ni du nombre de victimes civiles ou militaires », a ajouté l’officier*.

Moscou est militairement supérieur

Sur le plan militaire, les chiffres sont tous en faveur de la Russie, rapporte Fox News. La Russie compte environ 900.000 soldats en service actif dans toutes les branches des forces armées, contre moins de 200.000 à Kiev. Le président ukrainien Zelensky a appelé cette semaine les réservistes du pays, estimés à environ 900.000 selon Sky News, contre 2 millions pour la Russie. Moscou possède également 10 fois plus d’avions de combat que l’Ukraine. Kiev peut toutefois compte sur des systèmes anti-aériens et de chars, ainsi que des missiles Javelin, des Humvees, des fusils de sniper, des armes légères et des drones fournis par les États-Unis. Le pays est mieux équipé et plus expérimenté militairement depuis l’annexion de la Crimée par la Russie il y a huit ans. En fait, les États-Unis ont fait don de plus de 2,5 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine de 2014 à nos jours. L’Ukraine reçoit également une aide militaire et des fournitures d’autres pays de l’OTAN tels que le Royaume-Uni, l’Estonie et la Turquie.

« Nous sommes au courant depuis des mois »

Et tandis que l’ancien président Donald Trump qualifie Poutine de « génie » pour ses actions en Ukraine, l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo explique que la question de l’invasion russe de l’Ukraine était dans l’air. « Cette invasion – dit Pompeo – n’était « en aucun cas inévitable ». Nous, dans l’administration Trump, savions que l’objectif de Poutine était d’établir la domination et l’influence russes sur tous les pays de l’ancien bloc soviétique, y compris l’Ukraine. Nous avons pu empêcher une telle invasion de se produire en établissant un modèle de dissuasion non seulement à l’encontre de la Russie, mais à l’égard de quiconque qui menace de porter atteinte ou de saper nos intérêts », a dit Pompeo. Mais ce n’est pas « Vladimir Poutine qui a changé », c’est « le leadership américain qui a changé ».

* Sur un autre plan, une source militaire nous a confirmé que les communications du pays semblent fonctionner, soulignant qu’une cyberattaque, pour les paralyser lors de la prochaine phase de l’offensive, n’a pas abouti. Le Pentagone n’a pas confirmé la destruction de plusieurs avions militaires russes.