(Rome, Paris, 31 janvier 2022). L’Ouganda ouvre un centre MRO (« Maintenance, Repair and Operations », ndlr) pour assister les hélicoptères russes. L’installation est située sur la base aérienne de Nakosongola, où des mises à jour de la flotte Mi-24 du pays africain sont déjà en cours
L’Ouganda ouvre son propre centre spécialisé dans la réparation, l’entretien et la révision des hélicoptères (MRO : « Maintenance, Repair and Operations », ndlr). Cela a été annoncé par le président, Yoweri Mouseveni, qui a décidé de placer l’installation sur la base aérienne de Nakosongola, où la modernisation de la flotte Mi-24 du pays africain est déjà en cours. Une joint-venture formée par la National Enterprise Corporation (NEC) de Kampala et Pro-heli International, une société russe, est chargée de cette tâche. Comme le rapporte l’expert en défense et sécurité Francesco Bussoletti dans le quotidien «Difesa & Sicurezza», d’après les plans du chef de l’État, le centre MRO deviendra un point essentiel non seulement pour la région, mais pour toutes les nations du continent africain qui utilisent des aéronefs à voilure tournante de fabrication russe. Dans un premier temps, il est question des Mi-17 et Mi-24, auxquels d’autres modèles pourraient s’ajouter à l’avenir.
Kampala a un double besoin : faire des économies et remettre les avions en service le plus rapidement possible
L’idée de base de Kampala est a priori de faire des économies d’une part, et d’améliorer l’efficacité de la lutte contre le terrorisme djihadiste (l’État islamique en Afrique centrale, en abrégé ISCAP, également connu sous le nom de wilaya d’Afrique centrale, ndlr) entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC), de l’autre. En effet, jusqu’à présent, les hélicoptères endommagés devaient être transportés à l’étranger vers le centre d’assistance MRO le plus proche. Cela impliquait cependant des coûts économiques très élevés et de longs délais afin que les appareils puissent être à nouveau opérationnels. En revanche, ceux-ci doivent être disponibles dès que possible, surtout ces jours-ci. En effet, ils représentent un avantage tactique décisif face aux djihadistes, qui ne disposent pas de moyens similaires ni de contre-mesures efficaces à leur encontre. Ceci est confirmé par les résultats obtenus en peu de temps par l’opération Shujaa, qui voit l’Ouganda et la RDC travailler ensemble pour éliminer les poches de résistance ISCAP à la frontière entre les deux pays.