Défense commune. Une priorité pour la Présidence française de l’UE

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(Rome, Paris, 04 janvier 2022). Avec le début du semestre de la présidence française, Paris dévoile ses priorités dans le domaine de la défense et de la sécurité communes : poursuivre les programmes déjà engagés, assurer le suivi de la boussole stratégique et accroître l’indépendance technologique. Voici tous les détails

Soutenir la défense commune en commençant par la boussole stratégique, étendre la présence maritime de l’Union dans l’Indo-Pacifique et travailler avec les partenaires à commencer par l’OTAN. Telles sont les priorités de défense identifiées par Paris au début de sa présidence semestrielle du Conseil de l’Union européenne, inaugurée le premier janvier, nous explique Marco Battaglia dans le quotidien «Formiche». Comme prévu, la France donne un coup d’accélérateur au processus de construction d’une défense commune, dans le but de faire de l’Europe un fournisseur de sécurité de plus en plus fiable au niveau mondial.

LA BOUSSOLE STRATÉGIQUE

Dans le document du programme publié par le gouvernement français pour illustrer l’orientation que Paris entend donner à ces six mois à la tête du Conseil de l’UE, où sont représentés les gouvernements des 27 États membres, une section spéciale est consacrée notamment à la Défense, à commencer par l’approbation de la boussole stratégique prévue les 24 et 25 mars 2022. Selon le texte : « Ce document contribuera à renforcer le niveau d’ambition de l’Union dans le domaine de la sécurité et de la défense, notamment en ce qui concerne la gestion des crises, la résilience, les capacités et les partenariats ». En particulier, Paris entend accélérer la mise en œuvre des instruments déjà mis en place pour la défense européenne, du Fonds européen de défense à la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC).

PRÉSENCE MARITIME

Parmi les priorités identifiées par l’Elysée figure également l’accès de l’Union européenne aux zones stratégiques litigieuses, notamment dans le domaine maritime. Paris entend étendre la présence navale de l’UE dans l’Indo-Pacifique. D’une manière générale, l’accent français sur la dimension maritime inclura également « des travaux visant à actualiser la stratégie de sécurité maritime de l’Union européenne afin de l’adapter aux enjeux et défis actuels et futurs ».

ESPACE, DÉFENSE ET INDÉPENDANCE TECHNOLOGIQUE

L’espace est aussi un secteur que la présidence française entend suivre de très près, en contribuant « aux travaux visant à doter l’Union d’une stratégie spatiale de sécurité et de défense et à la mise en œuvre de la feuille de route sur les technologies critiques et la réduction des dépendances stratégiques ». Face à une concurrence mondiale s’exerçant principalement dans le domaine des technologies avancées, l’objectif de la France est de libérer l’Europe des fournisseurs externes de systèmes avancés. Pour Paris, c’est le seul moyen de garantir à Bruxelles cette liberté d’action internationale, qui est une condition préalable indispensable à la réalisation de cette ambition de devenir un acteur mondial de la sécurité.

COLLABORATION AVEC L’OTAN

Selon le texte, Paris envisage une défense européenne plus forte et plus opérationnelle, « complémentaire de l’OTAN », ajoute Marco Battaglia. Les tonalités plus « autonomistes » exprimés par le président de la République, Emmanuel Macron, qui a milité pendant des années pour une Europe fortement détachée de l’architecture atlantique, semblent avoir été définitivement abandonnées. Toujours selon le document : « Dans la perspective du sommet de l’Alliance à Madrid, la présidence soutiendra le renforcement de la coopération UE-OTAN dans des domaines d’intérêt mutuel et conformément aux principes convenus ». Outre l’OTAN, la présidence française entend s’engager à approfondir les relations de l’Union européenne avec ses partenaires dans le domaine de la sécurité et de la défense, à commencer par les États-Unis, et en renforçant la coopération avec les pays d’Afrique et de l’Indo-Pacifique.