Deux roquettes ont visé tôt dimanche 19 décembre l’ultra-sécurisée zone verte à Bagdad abritant l’ambassade américaine dans la capitale irakienne, ont annoncé dans un communiqué les forces de sécurité irakiennes. «La zone verte à Bagdad a été la cible de deux tirs de roquettes Katioucha. La première a été abattue dans les airs par les batteries de défense C-RAM, la deuxième est tombée sur une place, endommageant deux véhicules», selon le communiqué. Une source de sécurité a indiqué à l’AFP que la roquette abattue était tombée près de l’ambassade américaine, tandis que la deuxième avait chuté à 500 mètres de là. Auparavant cette source avait indiqué à l’AFP que deux roquettes avaient été abattues près de l’ambassade. Les tirs de dimanche n’ont pas été revendiqués. Ces derniers mois, des dizaines de tirs de roquettes ou des attaques aux drones piégés ont visé les troupes et intérêts américains en Irak. Jamais revendiquées, ces attaques sont systématiquement imputées par les États-Unis aux factions irakiennes pro-Iran.
L’attaque de dimanche intervient alors que l’Irak a déjà annoncé officiellement la fin de la «mission de combat» sur son territoire de la coalition internationale anti-djihadiste emmenée par Washington et des troupes américaines engagées dans ce cadre. Dans les faits, les quelque 2.500 militaires américains et le millier de soldats de la coalition déployés en Irak vont y rester, pour poursuivre un rôle de formation, de conseil et d’assistance. Mais les factions irakiennes pro-Iran réclament le départ de toutes les forces américaines stationnées dans le pays. Sur les réseaux sociaux, la nébuleuse des groupes proches de ces factions multiplie les menaces et rappelle à Washington la date butoir du 31 décembre pour exiger ce retrait total américain dont il n’a jamais été question. L’attaque de dimanche intervient alors que l’Irak marque le 10e anniversaire du départ des soldats américains, le 18 décembre 2011, après l’invasion de 2003 à l’encontre du régime de Saddam Hussein. Washington avait ensuite redéployé ses troupes dans le pays dans le cadre de la lutte anti-djihadiste.
Début novembre, le premier ministre Moustafa al-Kazimi est sorti indemne d’une attaque aux drones piégés non revendiquée, qui a visé sa résidence officielle dans la zone verte. En septembre, une attaque aux «drones armés» a visé l’aéroport international d’Erbil (nord) où se trouve une base aérienne abritant des troupes de la coalition internationale anti-djihadiste. (Le Figaro)