(Rome, Paris, 08 novembre 2021). La situation sécuritaire en Irak risque-t-elle de se dégrader, suite à la tentative d’assassinat du chef du gouvernement, dans la nuit du 6 au 7 novembre ? Quelques jours après que trois drones piégés ont attaqué la résidence de Moustafa al-Kadhimi, qui s’en est sorti sain et sauf, les habitants de la capitale retiennent toujours leur souffle.
Les hélicoptères des forces de sécurité ne cessent de survoler le ciel de Bagdad depuis dimanche. Dans la capitale irakienne, les rues ont même pris des allures de lignes de front. Les larges véhicules militaires de l’armée sont déployés par dizaines dans certaines rues proches de la zone politique et diplomatique.
L’armée l’assure : la situation est stable ce lundi à Bagdad. Côté politique, le temps semble plutôt à la retenue. Les déclarations ont été beaucoup plus rares au lendemain de l’attaque, qui pour rappel n’a pas été revendiquée.
Mais en coulisses, les discussions semblent aller bon train. Alors que les milices pro-Téhéran sont suspectées d’être derrière l’opération, un haut général iranien est arrivé dès dimanche soir à Bagdad pour rencontrer le Premier ministre et d’autres responsables, d’une part pour montrer patte blanche, d’autre part pour appeler au calme.
Y aura-t-il alors une suite à cette attaque ? Une autre tentative d’assassinat, ou une réponse de la part du gouvernement ? Est-ce le début d’une descente aux enfers, ou bien la fin ? Voilà les questions que se posent aujourd’hui les Irakiens, anxieux de voir basculer leur pays dans une nouvelle période d’instabilité.
Réaction du Conseil de sécurité de l’ONU
Dans une déclaration commune, le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné ce lundi « le plus fermement possible » la « tentative d’assassinat » ayant ciblé Moustafa al-Kadhimi, après que la résidence de ce dernier a été visée dimanche par une attaque au drone piégé.
Les quinze pays membres du Conseil soulignent « la nécessité que les auteurs, organisateurs, financiers et soutiens de ces actes de terrorisme répréhensibles rendent des comptes et soient traduits en justice ». Ils exhortent « tous les États » à « coopérer activement avec le gouvernement d’Irak » à cette fin.
Le Conseil de sécurité des Nations unies réaffirme enfin son soutien à « l’indépendance, la souveraineté, l’unité, l’intégrité territoriale, le processus démocratique et la prospérité de l’Irak ».
Par Lucile Wassermann. (Radio France Internationale)