En Arabie saoudite, les propos du ministre libanais de l’Information sur la guerre au Yémen et l’implication des pays du Golfe dans le conflit continuent de faire du remous. Les autorités saoudiennes ont annoncé dans un communiqué vendredi soir 29 octobre rappeler leur ambassadeur, Walid Boukhari, « pour consultations ». Un délai de 48 heures a par ailleurs été donné à l’ambassadeur du Liban en Arabie, Fawzi Kabbara, pour quitter le royaume. Le Bahreïn a suivi en annonçant à son tour l’expulsion de l’ambassadeur libanais. D’autres pays du Golfe, dont les Émirats arabes unis, pourraient emboiter le pas.
Depuis plusieurs mois, les relations entre Riyad et Beyrouth se dégradent.
Avec ces nouvelles décisions que les autorités saoudiennes disent « regretter », le royaume rompt un peu plus ses liens avec un allié historique. Cette semaine, le ministre libanais de l’Information George Kordahi avait refusé de s’excuser pour des propos enregistrés avant sa prise de fonction. Il avait alors dénoncé « l’agression » de l’Arabie saoudite envers le Yémen qualifiant la guerre en cours « d’absurde ». Un affront pour Riyad qui déplore le soutien du Hezbollah libanais aux rebelles Houthis.
En plus de ces annonces diplomatiques, l’Arabie saoudite a également décidé de suspendre toutes les importations en provenance du Liban. En avril dernier, la monarchie avait déjà cessé d’importer ses fruits et légumes. Les cargaisons étaient utilisées pour faire de « la contrebande de drogue » avait affirmé Riyad.
Pour Beyrouth, il s’agit donc là aussi d’un manque à gagner considérable. Les exportations vers l’Arabie saoudite s’élevaient en effet à 255 millions de dollars l’année dernière. Soit environ 6% du total de ce que le pays du Cèdre exporte.
Le Bahreïn emboîte le pas
Vendredi soir, le petit royaume de Bahreïn, qui a des liens étroits avec Riyad, a, lui aussi, donné 48 heures à l’ambassadeur du Liban pour quitter son territoire, a rapporté la chaîne de télévision saoudienne al-Arabiya. (Radio France Internationale)