(Rome, 14 octobre 2021). Les talibans commencent à nettoyer leurs rangs. En Afghanistan, une commission spéciale est créée, expulsera ceux qui se comportent mal
Comme le rapporte Francesco Bussoletti dans son analyse de Défense et de Sécurité dans le quotidien «Difesa & Sicurezza», les talibans tentent de faire le ménage leurs rangs afin de réduire les risques que des forces hostiles les attaquent et les discréditent. L’Emirat islamique vient de former une commission spéciale, qui sera chargée d’expulser ceux qui utilisent la marque du groupe de manière inappropriée, ceux qui ne respecteront pas les règles, ceux qui maltraiteront la population ou ne se comporteront pas de manière « correcte » avec ce qui est établi par les responsables de la formation. Le groupe d’évaluateurs, appelé « commission de filtrage des forces », est composé de représentants du ministre de la Défense, du ministre de l’Intérieur et de la Haute direction du renseignement en Afghanistan. La commission opérera dans tout le pays asiatique et disposera de bureaux provinciaux dirigés par des chefs de renseignement locaux.
L’Emirat islamique, ne contrôlant pas sa base, craint d’être discrédité par des ennemis internes et externes
La naissance de la commission confirme que les dirigeants des talibans n’ont pas le contrôle de la base et craignent des répercussions pour les actions menées indépendamment par les membres de l’Emirat islamique. En outre, ces derniers jours se sont multipliés les cas d’hommes armés qui, se faisant passer pour des membres du groupe, s’introduisant dans des maisons en Afghanistan à des fins purement personnelles. Par conséquent, il existe un risque élevé que les deux cas conduisent à un effondrement de la crédibilité que la formation cherche à atteindre au niveau international. En outre, il existe des concurrents internes, comme la province du Khorāsān de l’Etat islamique (EI-K), qui exploiteraient certainement des épisodes de ce type pour recruter des hommes et porter des coups à leurs ennemis.