11 djihadistes tués, le Pakistan contre l’EI-K, l’Etat islamique qui fait peur à la Chine et aux USA

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Le Pakistan déclenche une opération antiterroriste au Baloutchistan, également dans une optique de politique étrangère. Le risque sécuritaire en Asie centrale est la principale préoccupation de la Chine et des États-Unis, principaux alliés d’Islamabad

Onze djihadistes «bagdadistes» tués lors d’une opération au Pakistan. L’antiterrorisme pakistanais (le Ctd) a encerclé un immeuble dans le district de Mastung, province du Baloutchistan, et a appelé à la reddition des terroristes qui s’y trouvaient. La maison a été utilisée comme refuge par des membres opérationnels de l’État islamique du Khorāsān, qui ne se sont pas rendus aux autorités ; une fusillade s’ensuit et les policiers achèvent les miliciens. Au cours de l’opération, des gilets et ceintures explosifs, des grenades, des armes automatiques et des munitions ont été saisis.

D’après les informations rapportées par Ferruccio Michelin dans le quotidien «Formiche», les derniers jours, une opération similaire a été menée contre l’Armée unie du Baloutchistan, un groupe séparatiste de la région. Le Baloutchistan est une zone sensible, étendue à la frontière entre le Pakistan et l’Iran où les phénomènes d’indépendance ont commencé en 1948 et où les réalités terroristes ont pénétré par intérêt et en exploitant les grands espaces au sein des instances de protestation. La province a récemment fait l’objet de plusieurs attaques contre des citoyens chinois, qui se trouvent dans la région car Pékin a toujours identifié le Pakistan comme le débouché vers l’océan Indien de l’initiative «Belt and Road». Une attaque a eu lieu en juillet suivie d’une deuxième le 21 août : le bilan des deux attaques fait état d’une vingtaine de Chinois tués.

L’opération pakistanaise antiterroriste a également pour base ces matrices de la politique internationale. Tant la Chine que les États-Unis identifient le risque de sécurité comme le problème central de la région, également à la lumière du retour des talibans au pouvoir à Kaboul. Islamabad, qui est lourdement accusé d’avoir maintenu en vie les insurgés afghans, doit se montrer prêt à prendre des mesures contre les terroristes «bagdadistes». L’État islamique au Khorāsān est en réalité l’ennemi de tous, donc parfait comme vecteur. Pour le Pakistan également, qui veut se montrer réceptif aux préoccupations de ses plus importants alliés et entend redynamiser son rôle d’interlocuteur dans la région d’Asie centrale.