France: le profil de certains Afghans évacués questionne en Europe

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(Rome, Paris, 24 août 2021). « Tout peut à tout instant s’interrompre » : pour les diplomates et militaires français chargés de mettre à l’abri des milliers d’Afghans menacés par les talibans, chaque évacuation tourne à l’exploit et la question de l’identité de certains afghans qui arrivent en Europe se pose.

Depuis la base aérienne 104 d’Al-Dhafra, à 30 kilomètres d’Abou Dhabi, où l’armée de l’Air française a mis en place un pont aérien depuis Kaboul, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian est allé à la rencontre d’exilés juste débarqués. Depuis la mise en place il y a une semaine de l’opération d’évacuation Apagan, la France a ramené sur son sol plus de 2.000 personnes, via Abou Dhabi.

C’est depuis cette base aérienne des Émirats arabes unis qu’ont transité cinq Afghans avant d’arriver à Paris. Ces cinq hommes ont été placés sous surveillance dans la capitale, dans le cadre des lois antiterroristes. L’un d’eux étant momentanément sorti de la zone où la Direction générale de la surveillance intérieure (DGSI) lui avait demandé de rester, il a été placé ce mardi matin en garde-à-vue.

L’homme fait partie de l’entourage « d’un Afghan qui a aidé à l’évacuation de Français, de personnes qui ont travaillé pour la France lors de l’évacuation de l’ambassade, à un moment qui était incroyablement tendu, (et) qui a probablement sauvé des vies », a précisé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur BFMTV.

Face à la polémique, le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin a dû monter au créneau : « Il n’y a pas eu de faille, nous avons plus de mille Afghans et quelques centaines de Français qui sont arrivés en quelques heures de Kaboul à Abou Dhabi, puis à Paris. Et à Abou Dhabi, tous ceux qui, dans la confusion, n’ont pas pu être criblés par les services de sécurité l’ont été à Abou Dhabi, sur la base française », a-t-il déclaré.

Fin du pont aérien jeudi si les États-Unis partent le 31 août

Et d’ajouter : « Et parmi ces Afghans, il y en a un qui était manifestement en lien avec les talibans mais qui a beaucoup aidé ».  La question de l’identité et du parcours de certains Afghans est un sujet de préoccupation général en Europe. En Grande-Bretagne, un Afghan figurant sur la liste d’interdiction de vols du Royaume-Uni est malgré tout arrivé par avion à Birmingham dans le cadre de l’opération d’évacuation britannique.

Mais pour le ministre de la défense Ben Wallace, le système d’alerte a fonctionné : « Je ne serais pas aussi alarmé que certains titres des médias le sont au sujet de cet individu. Et je suis également rassuré de savoir que ce processus fonctionne et signale les personnes », a-t-il déclaré.

Jusqu’ici, plus de 50.000 personnes ont été exfiltrées d’Afghanistan. La France, l’Allemagne et l’Espagne réclament toujours plus de temps pour évacuer ceux qui doivent l’être. Paris mettra fin aux opérations jeudi soir, si les Américains se retirent bien d’Afghanistan le 31 août, comme prévu.

(Euronews)