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Biden s’ouvre sur l’extension du retrait des troupes. Les talibans: «si vous restez, nous réagirons»

(Rome, 23 août 2021). Fusillades à l’aéroport de Kaboul, un soldat afghan tué. Le Premier ministre britannique Boris Johnson demandera au G7 de prolonger la date limite du 31 août pour le retrait

31.000 personnes ont été évacuées d’Afghanistan depuis juillet, 11.000 au cours du seul dernier week-end, une opération « sans précédent, difficile et douloureuse » : « Il y a encore beaucoup à faire et quelque chose pourrait mal tourner ». C’est ce qu’a souligné le président américain, Joe Biden, s’adressant à la nation pour la troisième fois en une semaine, à la lumière du chaos qui règne à Kaboul après la reconquête du pays par les talibans, a indiqué l’agence italienne de presse «AGI».

Le chef de la Maison-Blanche, accablé de critiques pour les images en provenance de la capitale afghane, a réitéré que c’était la décision « logique et rationnelle » à prendre. « Ce n’était pas dans l’intérêt national de rester », a-t-il déclaré, ajoutant que «mon cœur pleure pour ces personnes». Quant à l’échéance du 31 août, l’espoir est de ne pas devoir la dépasser mais il a confirmé qu’il y a des « discussions en cours » avec les chefs militaires.

« Les talibans n’ont jusqu’à présent pris aucune action contre les forces américaines » et ont été « coopératifs pour étendre le périmètre » de l’aéroport de Kaboul. Pour Biden, « ils recherchent à obtenir une légitimité internationale ». Quant aux éventuelles sanctions, cela dépendra de « leur comportement », a-t-il conclu.

Les États-Unis, a poursuivi Biden, restent « vigilants » contre d’éventuelles attaques de l’Etat islamique ou d’autres groupes militants : « Nous savons que des terroristes cherchent à exploiter la situation pour viser des Afghans innocents et des troupes américaines », a-t-il déclaré. La situation sécuritaire en Afghanistan « évolue rapidement » et son administration ne se fait aucune illusion sur la menace de l’État islamique.

« Le président Biden a annoncé qu’il retirera toutes leurs troupes d’ici le 31 août. S’il prolonge ce mandat, cela signifie qu’il prolonge l’occupation : c’est une ligne rouge et s’il le fait, il y aura des conséquences », a déclaré le porte-parole des talibans Souhail Chaheen à Sky News depuis Doha. « Si les Etats-Unis ou le Royaume-Uni doivent demander plus de temps pour poursuivre les évacuations, la réponse est non », a déclaré le porte-parole à la chaîne britannique. Commentant les images de désespoir de ceux qui tentent de fuir le pays, Chaheen a qualifié le phénomène de « migration économique », assurant que « ce n’est pas parce qu’ils sont inquiets ou effrayés ». « Ils veulent résider dans les pays occidentaux et c’est une sorte de migration économique car l’Afghanistan est un pays pauvre et 70% de la population afghane vit en dessous du seuil de pauvreté, donc ils veulent tous s’installer dans les pays occidentaux pour avoir une vie prospère ».

Sur les images qui témoignent le retour des violences faites aux femmes par les talibans, le porte-parole a déclaré qu’elles sont « toutes des fake news : je peux vous assurer qu’il y a beaucoup de rapports de nos opposants qui affirment ce qui n’est pas fondé sur la réalité ».

Quant à la date limite du 31 août pour les évacuations, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, demandera au président américain, Joe Biden, de la prolonger, selon « The Telegraph » qui ouvre son édition d’aujourd’hui avec cette information.

Pendant ce temps, un échange de tirs entre des soldats afghans et un groupe de personnes armées non identifiées a eu lieu près de l’aéroport de Kaboul. Le bilan est d’un soldat afghan mort et de trois blessés. Des soldats allemands et américains ont également pris part à l’affrontement, d’après les forces armées allemandes. La fusillade a eu lieu à l’entrée nord de l’aéroport de Kaboul. Aucune victime parmi les soldats allemands.

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