L’évacuation d’Afghanistan: Biden «ne garantit pas l’issue finale» de l’opération

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Joe Biden a affirmé vendredi 20 août qu’il ne pouvait pas garantir « l’issue finale » de l’opération d’évacuation à Kaboul, l’une des « plus difficiles de l’histoire » au terme d’une guerre longue de vingt ans en Afghanistan.

Joe Biden en a conscience : la situation en Afghanistan est sans doute la première vraie crise de sa présidence. Pour la 3ème fois en une semaine, il a donc pris la parole.

Cette fois, il était accompagné de la vice-présidente Kamala Harris, du Secrétaire d’État Antony Blinken, du secrétaire à la Défense Lloyd Austin et de son haut conseillé à la sécurité Jake Sullivan. Un moyen de montrer qu’il n’est pas seul et qu’il a le soutien de son administration.

Face aux journalistes, le président a une nouvelle fois affirmé la détermination des États-Unis à tenir leurs engagements. Il promet que tous les Américains seront rapatriés, ainsi que leurs alliés afghans. Quitte à repousser la date fatidique du 31 Août.

En contact permanent avec les talibans

Mais pour la première fois, Joe Biden reconnaît que la tâche est difficile. « C’est la plus grande opération d’évacuation de l’histoire, précise le président. C’est une opération dangereuse et je ne peux pas garantir l’issue finale. Mais en tant que commandant en chef, je peux vous assurer que je mobiliserai tous les moyens possibles. » Seuls les États-Unis sont « capables » de mener une telle opération, « à l’autre bout du monde avec une telle précision », a affirmé le président américain.

Cette fois, Joe Biden a également répondu à quelques questions. Il assure que les États-Unis sont en contact permanent avec les talibans pour faire en sorte qu’ils tiennent leurs engagements et n’entravent pas les évacuations.

Pour le moment, le locataire de la Maison Blanche écarte la possibilité que les soldats américains établissent un périmètre plus large à l’extérieur de l’aéroport de Kaboul.

Les États-Unis ont déjà évacué 13.000 personnes d’Afghanistan depuis le 14 août, et 18.000 depuis juillet, avec des milliers en plus évacués sur des vols privés « mis en œuvre par le gouvernement américain », a précisé Joe Biden.

Des soldats américains récupèrent des personnes hors de l’aéroport de Kaboul

Des soldats américains postés dans l’aéroport de Kaboul ont quitté son enceinte pour « récupérer » des personnes qui se trouvaient « très près », a indiqué par ailleurs vendredi le Pentagone.

« En peu de temps et en parcourant une courte distance, certains soldats ont été en mesure de sortir, de les récupérer et de les ramener » dans l’aéroport, a expliqué le porte-parole du ministère de la Défense, John Kirby. Joe Biden avait évoqué plus tôt « 169 Américains entrés dans l’aéroport avec l’aide de militaires » mais M. Kirby n’a pas confirmé qu’il s’agissait d’Américains.

Les alentours immédiats de l’aéroport de la capitale afghane sont plongés dans le chaos. Des milliers de personnes cherchant depuis lundi à fuir le pays nouvellement sous le contrôle des talibans, accusés de barrer l’accès à l’aéroport. Le porte-parole du Pentagone a assuré que les soldats américains sortis du périmètre n’avaient pas dû traverser de points de contrôle des talibans.

Évacuations suspendues quelques heures

Cette opération massive d’évacuation a été suspendue plusieurs heures à l’aéroport de la capitale afghane, en raison de la saturation des bases américaines dans le Golfe, notamment au Qatar, vers où les évacués sont dirigés dans un premier temps, a admis ce vendredi un autre responsable du Pentagone.

« Les vols ont repris et les vols militaires américains à destination du Qatar et d’autres lieux décollent, et d’autres vols décollent à destination de Kaboul à l’heure où je vous parle », a déclaré à la presse le général Hank Taylor, de l’état-major américain. Il a précisé que certains vols seraient dirigés vers l’Allemagne, où les États-Unis disposent de nombreuses bases militaires.

Crédibilité « pas remise en cause » par les alliés de l’Amérique

Joe Biden est sous le feu des critiques face aux scènes d’évacuations chaotiques à Kaboul et aux récits de candidats au départ afghans empêchés de parvenir jusqu’à l’aéroport par les contrôles des talibans.

Nous « sommes en contact permanent avec les talibans, et nous œuvrons pour nous assurer que les civils aient un accès sûr à l’aéroport », a affirmé le président américain.

Il a également assuré que ce retrait chaotique n’affectait pas la crédibilité des États-Unis sur la scène internationale. Nos alliés dans le monde « ne remettent pas en question notre crédibilité », a assuré le président américain. « J’ai parlé à nos alliés de l’OTAN, a-t-il ajouté. En fait c’est le contraire ». (Radio France Internationale)