Nucléaire iranien: Téhéran affirme n’avoir aucune obligation envers l’AIEA

0
558

(Rome, 26 juin 2021). L’Iran n’a aucune obligation de répondre à la demande de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) concernant la prolongation d’un accord de surveillance. C’est ce qu’a déclaré l’ambassadeur iranien auprès de l’AIEA, Kazem Gharibabadi, cité par l’agence de presse iranienne « Tasnim », en réponse à la demande pressante de l’agence onusienne pour une réaction « immédiate » de l’Iran sur le renouvellement de l’accord d’inspection des sites nucléaires qui a expiré le 24 juin. « L’Iran n’est pas tenu de se conformer » à la demande de l’AIEA, a déclaré Gharibabadi.

Selon l’agence italienne «Nova News», le directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, a envoyé une lettre aux autorités iraniennes la semaine dernière dans l’objectif « de comprendre la position de l’Iran concernant la poursuite de la collecte, l’enregistrement et la conservation continus de données » sur les activités nucléaires iraniennes. Les États-Unis, qui sont sortis unilatéralement du Plan d’action global conjoint (JCPOA) en mai 2018, estiment que Téhéran devrait s’engager sans plus tarder auprès de l’AIEA et qu’un manquement à cette obligation serait en contradiction avec la volonté déclarée de l’Iran de reprendre le respect de l’accord nucléaire conjoint de 2015.

L’administration américaine a exprimé depuis l’élection de Joe Biden, la volonté de réintégrer l’accord nucléaire en inversant le cap tracé par Donald Trump. Depuis avril dernier, ajoute « Nova », l’Iran et les Etats-Unis mènent des discussions indirectes sur la relance de l’accord nucléaire de 2015. Les pourparlers, organisés à Vienne, sont actuellement en pause et devraient reprendre en juillet prochain, mais l’échec de la prolongation de l’accord de surveillance avec l’AIEA pourrait toutefois plonger les négociations dans le chaos. « En ce qui concerne l’AIEA, cela reste une préoccupation sérieuse », a déclaré le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, s’exprimant hier lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian à Paris. « La préoccupation a été communiquée à l’Iran et doit être résolue », a déclaré Blinken. Après le retrait de l’accord en mai 2018 par l’administration Trump, les États-Unis ont réintroduit des sanctions sévères contre l’Iran, qui a répondu en violant de nombreux points de l’accord conclu en 2015 avec la Chine, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Russie et les États-Unis, notamment l’enrichissement d’uranium et le développement de nouvelles centrifugeuses avancées. « Nous avons encore des différences significatives avec l’Iran », a déclaré Blinken, ajoutant qu’il espérait qu’une reprise des pourparlers dans les prochains jours permettrait de les résoudre.