À la veille d’un sommet du G7 au Royaume-Uni et du sommet de l’Otan à Bruxelles, Emmanuel Macron a officialisé jeudi 10 juin « la fin de l’opération Barkhane », selon des modalités à préciser dans les prochaines semaines, d’après la chaine française LCI.
Lutter contre le djihadisme
À l’heure actuelle, 5.100 soldats français sont déployés dans cette région du Sahel afin de lutter contre le djihadisme. « Il y a eu des succès tangibles, mais globalement, Barkhane n’a pas réussi à enrayer la spirale de violence. 50 soldats français sont morts au combat depuis 2013. Emmanuel Macron estime qu’il faut changer de modèle, et que la France ne peut pas continuer à se substituer aux États africains absents », comme l’a rapporté Francetvinfo.
Près de 7 ans après le lancement de l’opération Barkhane, et 8 ans de présence française continue au Sahel, Emmanuel Macron a officialisé « un changement de modèle », sans détailler pour autant les conditions d’un retrait progressif de l’armée française engagée dans la région pour lutter contre le terrorisme islamiste.
« Le temps est venu », a annoncé le chef de l’État lors d’une conférence de presse à la veille d’un sommet du G7 au Royaume-Uni et du sommet de l’Otan à Bruxelles. « La poursuite de nos engagements au Sahel ne se fera pas à cadre constant », a-t-il ajouté, indiquant qu’il faudrait « tirer les enseignements de ce qui a fonctionné et de ce qui n’a pas fonctionné » lors de ces opérations successives de l’armée française. « La présence durable de la France ne peut pas se substituer au retour des États, à la stabilité politique », a aussi prévenu le président français, appelant les gouvernements – en particulier le Mali, marqué un nouveau coup d’État – à « la responsabilité », selon LCI.
« Dans plusieurs États de la région, il n’y a pas eu de réengagement des décideurs », a-t-il insisté ensuite. « Ce n’est pas le rôle de la France de se substituer à perpétuité aux États ». « Nous amorcerons une transformation profonde de notre présence au Sahel dont les modalités seront précisées dans les semaines à venir », a-t-il dit, évoquant un « changement de modèle qui impliquera le passage à un nouveau cadre ». « La fin de l’opération Barkhane » devra ainsi laisser place à « une opération d’appui aux armées qui le souhaitent », sous la forme d’une « alliance internationale associant les États de la région, strictement concentrée sur la lutte contre le terrorisme ». Ce « nouveau cadre » inclura « la formation des armées partenaires ».