Liban: à un an des législatives, L’Orient-Le-Jour a choisi son camp, celui de la compromission

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(Montréal, Beyrouth, 21 mai 2021). Les lecteurs du quotidien libanais francophone L’Orient-Le-Jour (OLJ) sont envahis par un mélange de tristesse, de honte et de colère, après avoir constaté que le journal a vendu son âme au diable – ou au plus offrant – et dilapidé son prestige en se lançant précipitamment dans la campagne électorale en vue des législatives qui, normalement, doivent avoir lieu en 2022.

A un an de cette échéance, l’OLJ tente de torpiller le seul parti politique qui, malgré la crise multidimensionnelle qui frappe le Liban, continue de se renforcer dans toutes les composantes sociales et confessionnelles au Liban, et qui continue de jouir d’excellentes relations extérieures. En effet, la politique du parti des Forces Libanaises (FL), son combat contre la corruption institutionnalisée, sa défense acharnée de la souveraineté du Liban, ses propositions de réformer les secteurs les plus coûteux pour l’Etat (Electricité, douane, contrôle des frontières…) et son rejet de toute compromission avec le pouvoir en place, forcent l’admiration de l’opinion publique libanaise et l’estime des pays étrangers.

Tous les indicateurs confirment que les Forces Libanaises est le seul parti qui sort « sans dégâts », voire renforcé, de la crise, alors que le reste des formations politiques ainsi que les « indécis » voient leur légitimité écorchée par la contestation populaire du 17 octobre (2019). Partant de ce constat, les observateurs notent que « tant que le Hirak n’est pas structuré, et tant qu’il se contente de dénoncer le pouvoir sans proposer ni solutions à la crise ni alternatives politiques, le parti des Forces Libanaises sera le grand gagnant des élections à venir ». Selon ces observateurs, ce phénomène inquiète le pouvoir, la classe politique traditionnelle et les « indécis » qui se coalisent contre les Forces Libanaises. D’une part, en refusant de démissionner du Parlement et de provoquer des législatives anticipées, et de l’autre, en lançant une campagne contre les Forces Libanaises pour inverser la tendance.

C’est dans ce cadre qu’il convient de placer les derniers articles de l’OLJ, infondés et erronés, dont le seul objectif est de dénigrer les FL. Cette campagne serait financée par de futurs candidats aux législatives dont les chances sont minimes. Ils ont confié à un responsable de l’OLJ issu de la mouvance « gauche-caviar » (sans le citer) les soins de distiller de fausses informations et des analyses biaisées, dans le seul but de déstabiliser les FL au détriment de l’éthique journalistique.

La peur change de camp

La crainte du pouvoir actuel d’être balayé par les électeurs, littéralement damnés durant le dernier mandat, pousse les autorités à songer au report du scrutin et à la prorogation du mandat actuel, au moins jusqu’aux élections présidentielles. Le Hezbollah et le Courant Patriotique Libre tiennent à leur majorité parlementaire pour élire le prochain président et seraient prêts à tout pour y arriver. C’est dans ce contexte que certaines sources placent les provocations enregistrées le 20 mai dans plusieurs régions souverainistes frôlant l’irréparable.

En effet, ce jeudi, des milliers de Syriens ont organisé de grands convois de voitures et de bus pour se rendre à l’ambassade de Syrie à Hazmieh pour réélire leur dictateur. Mais ces soi-disant réfugiés ont sciemment sillonné des régions souverainistes (Jounieh, Ashrafieh, Tripoli…) et brandit les drapeaux syriens, placardé les portraits de Bachar Al-Assad et diffusé l’hymne du Baas syrien. A Jounieh comme à Ashrafieh, ils ont agressé des passants et cassé plusieurs voitures. Ces provocations ont conduit les habitants à réagir et à leur « infliger une belle leçon ».

Ces incidents auraient été préparés par les services syriens, avec la complicité des autorités libanaises – qui auraient dû interdire la tenue des élections syriennes, à l’instar d’autres pays comme l’Allemagne – pour provoquer des troubles dans les fiefs souverainistes, voire même des affrontements et des meurtres, afin de les exploiter politiquement contre les Forces Libanaises. D’ores et déjà, Gebran Bassil, chef du CPL, a versé dans le « lèche-botte » d’Assad. Après l’avoir félicité depuis une semaine pour sa réélection (le scrutin se déroule en Syrie le 26 mai), il a défendu les fauteurs de troubles hier et accusé les Forces Libanaises de « racisme anti-syrien ». Mais la réaction normale et naturelle des habitants qui se sont défendus prouve que la peur a changé de camp. Désormais, la suspicion touche tous les Syriens au Liban, qu’ils soient réfugiés ou pas. Ce vendredi, plusieurs de leurs boutiques ont été saccagées dans la région frontalière de Wadi Khaled (Akkar). Les habitants ne supportent plus ni les trafics à travers la frontière, ni le pillage de leurs ressources, encore moins l’extorsion de fonds auxquelles se livrent ces Syriens payés par le Haut Commissariat pour les Réfugiés.

A cet égard, le député FL et ancien juge, Georges Okaïs, affirme que la Convention de Genève de 1951 relative aux réfugiés, dans son article 5, partie C, il est bien dit qu’un réfugié qui n’a plus peur de son régime perd la qualité de réfugié. [Si, les circonstances à la suite desquelles elle a été reconnue comme réfugiée ayant cessé d’exister, elle ne peut plus continuer à refuser de se réclamer de la protection du pays dont elle a la nationalité]

Okaïs conclut que « les réfugiés syriens qui ont voté hier perdent de facto ce statut, et doivent retourner en Syrie ». A ceux qui accusent les FL de racisme, Okaïs explique que dans la loi, « l’autodéfense légitime prime sur le racisme. Nous ne devons pas nous taire face à ceux qui violent notre souveraineté et menacent notre sécurité de peur d’être accusés de racisme. Vous n’avez aucun patriotisme et aucune morale vous permettant de nous traiter de racisme ».

Reste à prier pour que l’élan de souverainisme aperçu hier se généralise à travers le Liban, au risque de faire tomber quelques grosses têtes adeptes des compromissions et des accords des dessous les tables.

Sanaa T.