Le Portugal qui préside le Conseil de l’Europe a organisé une conférence sur les flux migratoires alors que l’UE prépare un nouveau pacte sur la question. L’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie, le Sénégal, le Niger, l’Égypte et la Libye ont fait le voyage à Lisbonne, en signe d’ouverture au dialogue.
Pour le Portugal, la présence des pays africains à la conférence sur les flux migratoire était en soi un motif de satisfaction. Le dialogue est établi et les lignes de convergence tracées, a dit en substance le ministre de l’Intérieur Eduardo Cabrita.
Mais pour Ilva Joahansson, la commissaire européenne chargée des affaires intérieures, les progrès sont en fait très lents. La réunion de Lisbonne a été marquée par l’intervention de l’Italie qui une nouvelle fois réclame que soit mis en place rapidement des mécanismes de solidarité « concrets et solides, y compris d’urgence » à l’intérieur des frontières de l’Union, sur le modèle de ceux que prévoyaient les accords de Malte en 2019, qui ont permis de relocaliser des migrants dans une dizaine de pays, dont la France, l’Allemagne, le Portugal, la Roumanie ou encore la Finlande. Entre le 1er janvier et le 11 mai, Rome a vu débarquer sur les îles de Lampedusa et de Sicile près de 13.000 personnes parties des côtes nord-africaines sur des embarcations de fortune, soit trois fois plus qu’en 2020 à la même période et 10 fois plus qu’en 2019, selon les chiffres du gouvernement.
Parallèlement, les Européens cherchent à développer les mécanismes de coopération pour une intervention plus ciblée dans les pays d’origine des migrants. Et à renforcer le combat contre les trafiquants d’êtres humains. Le retour volontaire et la réintégration dans les pays d’origine, et l’instauration de couloirs d’émigration légale ont reçu un bon accueil. Le ministre de l’Intérieur espagnol Fernando Grande-Marlaska a estimé dans le même esprit que « la seule façon de gérer efficacement les flux migratoires était d’investir dans les relations entre les pays d’origine, de transit et de destination ».
Pour l’instant, le nouveau pacte sur les flux migratoires reste le plus complexe de l’agenda européen. Le Premier ministre italien Mario Draghi souhaite voir ajoutée la question des migrants à l’ordre du jour du Conseil européen des 24 et 25 mai, d’après la presse. (Radio France international)