Tedros Adhanom Ghebreyesus compte déployer une nouvelle mission en Chine pour tirer au clair l’hypothèse d’une fuite du virus d’un laboratoire, jugée improbable par un rapport d’experts.
Le patron de l’OMS a réclamé mardi une nouvelle enquête avec des experts spécialisés sur l’hypothèse d’une fuite du virus ayant provoqué la pandémie de Covid-19 d’un laboratoire en Chine. Il a critiqué le manque d’accès aux données brutes des experts internationaux.
Bien que les experts, qui ont enquêté en janvier et février en Chine sur l’origine du virus, aient estimé que l’hypothèse d’une fuite d’un laboratoire soit la moins probable, «cela demande d’enquêter plus avant, probablement avec de nouvelles missions avec des experts spécialisés que je suis prêt à déployer», a assuré Tedros Adhanom Ghebreyesus lors du briefing qu’il a fait aux pays membres sur le rapport publié officiellement mardi.
Experts spécialisés
Cette hypothèse que le virus donnant le Covid-19 ait pu s’échapper d’un laboratoire a été défendue par l’administration américaine sous la présidence de Donald Trump, se basant sur les informations de ses services de renseignement. La Chine a toujours nié cette possibilité avec force.
Le docteur Tedros s’exprimait juste avant la publication officielle du rapport sur les origines et la conférence de presse de quelques-uns des experts internationaux qui se sont rendus en Chine, en janvier 2021, pour mener l’enquête plus d’un an après le début de la pandémie dans la métropole de Wuhan en décembre 2019.
«Pas le mot de la fin»
Il a souligné également que les experts internationaux «avaient fait part de leurs difficultés à accéder aux données brutes» pendant leur séjour en Chine. Une rare critique publique de la façon dont Pékin a géré cette enquête conjointe. «J’espère que de nouvelles études collaboratives seront basées sur un partage de données plus large et plus rapide», a-t-il ajouté.
Le chef de la délégation des experts internationaux, Peter Ben Embarek, a minimisé la chose en conférence de presse, affirmant qu’en Chine comme ailleurs certaines données ne pouvaient être partagées pour des raisons de respect de la vie privée. «Ce rapport est un début très important, mais ce n’est pas le mot de la fin», a souligné également le directeur général de l’OMS. (Tribune de Genève)