Le chantage d’Erdogan : Jean-Yves Le Drian, l’UE ne céderait pas au «chantage» de la Turquie

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L’Europe ne « cèdera pas au chantage » migratoire exercé par la Turquie et ses frontières resteront « fermées » aux migrants envoyés par ce pays, a assuré ce mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.

« Les frontières de la Grèce et de l’Espace Schengen sont fermées et nous ferons en sorte qu’elles restent fermées, que les choses soient claires ! », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale.

Il y a quelques jours, la Turquie avait annoncé qu’elle ouvrait ses frontières avec l’Europe pour laisser passer les migrants. Depuis cette annonce, des dizaines de milliers de migrants se sont massées à la frontière grecque, réveillant en Europe le souvenir de la crise migratoire de 2015.

Heurts à la frontière gréco-turque

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé ce mercredi qu’une résolution de la crise migratoire passait par un soutien européen à Ankara en Syrie, au moment où de nouveaux heurts ont éclaté entre réfugiés et policiers à la frontière grecque.

Selon les autorités turques, un migrant a été tué et cinq ont été blessés par des « tirs à balles réelles » des forces grecques alors qu’ils tentaient de franchir la frontière. Athènes a « catégoriquement démenti ».

Aide d’urgence pour la Syrie

Face à ce nouvel afflux de migrants, plusieurs dirigeants européens ont dénoncé un « chantage » d’Ankara qui, aux termes d’un accord conclu avec Bruxelles en 2016, s’était engagé à lutter contre les passages illégaux en échange notamment d’une aide financière.

« Si les pays européens veulent régler le problème, alors ils doivent apporter leur soutien aux solutions politiques et humanitaires turques en Syrie », a cependant déclaré le président turc lors d’un discours à Ankara.

A l’issue d’une visite de deux jours dans la capitale turque, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a annoncé le déblocage d’une aide d’urgence de 170 millions d’euros « pour les plus vulnérables en Syrie ». (Le Dauphiné)