(Rome le 22 janvier 2021). Les forces de défense aérienne syriennes ont rapporté aux premières heures du vendredi 22 janvier qu’elles avaient repoussé les raids attribués à nouveau à Israël.
En effet, la cible de l’attaque était représentée par des postes militaires situés dans le gouvernorat de Hama, dans le centre de la Syrie. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), au moins 5 sites ont été touchés, où des milices affiliées à l’Iran et au groupe chiite Hezbollah seraient stationnées. Selon l’OSDH, en plus des dégâts matériels importants dans la zone touchée, le raid a également entraîné la mort d’une famille composée d’une femme, de son mari et de deux enfants, qui ont perdu la vie à cause des missiles lancés par les forces de Damas pour répondre à l’attaque israélienne. En parallèle, 4 autres civils ont été blessés dans le nord-ouest de Hama, en raison des débris de missiles détruits tombés dans la zone. Comme cela s’est produit précédemment, Israël n’a pas revendiqué la responsabilité de l’incident, mais le gouvernement de Damas, a toujours pointé du doigt ce pays, qui vise avant tout à frapper Téhéran et le soi-disant «Parti de Dieu», considérés comme deux ennemis qui menacent leur propre stabilité.
L’une des attaques les plus récentes, également qualifiée de plus violente, remonte au 13 janvier, lorsque les forces aériennes ont été accusées d’avoir mené 18 raids aériens contre Deir Ezzor et al-Boukamal, dans l’est de la Syrie. À cette occasion, environ 57 victimes ont été causées, dont au moins 10 dans les rangs de l’armée de Damas, tandis que les autres personnes décédées appartenaient à des groupes armés liés à l’Iran, au Hezbollah et à la Brigade Fatemiyoun, une milice chiite afghane formée en 2014 pour combattre en Syrie. Les positions, dépôts d’armes, de munitions et de missiles, situés entre la ville de Deir Ezzor et la frontière syro-irakienne, dans la zone désertique d’al-Boukamal ont été touchés. En outre, la région devrait également accueillir des centres de formation pour les combattants membres des groupes susmentionnés.
Après les raids du 13 janvier, une source militaire israélienne a rapporté que son pays avait l’intention d’intensifier les attaques sur les territoires syriens. Comme souligné, au cours des dernières semaines, 3 attaques ont été menées en 10 jours, alors qu’auparavant une attaque avait lieu toutes les trois semaines. Selon ce qui a été précisé par la même source, les raids israéliens visent donc à frapper les systèmes de missiles et les radars conventionnels des forces syriennes et iraniennes, dans le but de prévenir toute attaque future avec des « missiles guidés ». Cependant, Israël préserve actuellement les missiles de précision, pour les abattre à une date ultérieure.
Dans ce contexte, comme le précise Israël dans un rapport de décembre 2020, il y a une cinquantaine d’attaques revendiquées au cours de l’année dernière, tandis que ses forces aériennes ont effectué 1.400 sorties «opérationnelles». L’OSDH, pour sa part, a enregistré environ 39 attaques, pour la plupart aériennes, perpétrées par Israël dans les territoires syriens au cours de la même période, qui ont provoqué la destruction d’environ 135 cibles, dont des bâtiments, des entrepôts, des quartiers généraux et des véhicules. Le bilan est cependant de 217 personnes, dont 4 civils et 213 membres des forces affiliées à Assad, à l’Iran ou au Hezbollah. Parmi eux, il y avait également 21 combattants du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI). Les missiles lancés au cours de l’année dernière, a précisé l’Observatoire, ont principalement visé Deir Ezzor, Damas, Deraa, Quneitra, Homs, Hama et Alep.
Des sources diplomatiques occidentales ont déclaré que l’épisode du 13 janvier était une indication qu’Israël se prépare à une opération plus large, visant à détruire les missiles iraniens présents sur le territoire syrien et à éradiquer la présence de Téhéran, en se concentrant principalement sur la zone frontalière avec l’Irak et le sud de la Syrie. Pour démontrer cette hypothèse, il y a aussi l’attaque au missile menée dans la nuit du 6 au 7 janvier contre le sud de la capitale Damas.
Piera Laurenza. (Sécurité internationale)