Défense: la réponse britannique aux S-400 de Moscou

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(Rome, 16 janvier 2021). Le S-400 est un système antiaérien produit par le bureau central de conception d’Almaz à Moscou, une « Joint Stock Company » dédiée à l’industrie de la Radiotechnique fondée en 1947 et spécialisée dans la production de missiles pour les systèmes de défense. Considéré comme le fleuron de la Russie, il opère dans les forces russes depuis 2007 sous le nom de Triumph.

La valeur stratégique du S-400 qui déstabilise la géopolitique de l’OTAN

Le processus de ce projet a été assez tortueux. Selon certaines littératures militaires, le développement du système a commencé à la fin des années 1980 avec un nombre important d’analyses et de tests avant d’entrer en service. Si l’armée de l’air du Kremlin a annoncé son existence dès 1993, ce n’est qu’en 1999 que le premier succès a été enregistré à Astrakhan, dans la région de Kapoustin Yar (une base de lancement de fusées et des missiles stratégiques de la Fédération de Russie, ndlr). Ce n’est qu’en avril 2004, grâce aux manœuvres du système 48N6DM, que l’interception d’un missile balistique s’est produite après des années au cours desquelles seuls quelques officiers avaient révélé son existence.

Considéré aujourd’hui comme l’un des systèmes de défense les plus importants au monde, il est devenu, surtout grâce à l’habileté de Vladimir Poutine, un «outil politico-diplomatique» fondamental pour les affaires étrangères de Moscou. Cela a également été confirmé par les propos récents de l’ancien secrétaire d’État américain Rex Tillerson, qui a parlé du S-400 dans une récente interview accordée à Foreign Policy. D’après les déclarations, il est clair avant tout que les préoccupations de Washington ne venaient pas tant du résultat économique des ventes, mais du résultat stratégique qu’implique le système de missiles, puisque sa diffusion n’affecte pas seulement la politique et les relations de l’OTAN dans une région, mais travaille en même temps sur la déstabilisation des forces alliées.

Réponse de Sa Majesté aux S-400

Au fil du temps, la menace a également été examinée par Londres. Le ministre britannique de la Défense, Jeremy Quin, a annoncé une nouvelle génération de missiles de surface qui assureront une létalité inégalée pour les Jets F-35B. La super arme est connue sous le nom de Spear-3 et, selon la Défense, la grande capacité du système à détruire des cibles en mouvement le rend particulièrement apte à anéantir tout système de défense aérienne.

Cette transaction a été finalisée avec un contrat de 550 millions de livres sterling avec le groupe MBDA. Selon le colonel Martin French, chef d’équipe de DE&S (Defence Equipment & Support, ndlr), un département en charge des systèmes d’attaque légers et moyens, le succès du Spear-3 est le résultat de mois de négociations entre MBDA et LMAS et cette combinaison permettra de nouvelles réalisations aux implications sans précédent. Ces déclarations, en réalité, pourraient suggérer qu’au-delà de la nécessité de contrer les systèmes S-400, le Royaume-Uni a voulu penser à une réponse de négociation capable même d’influencer l’avenir des équilibres géopolitiques.

Voici comment Spear rééquilibre l’Occident

Pour analyser cet armement, il existe également un article indien intéressant, selon lequel, grâce à l’utilisation des systèmes avancés Asraam, Spear et Meteor, associés à une technologie furtive-F35, l’armée britannique serait en mesure d’annihiler le redoutable système de défense S-400 de Moscou. Selon les Britanniques, la capacité du F35 serait capable de détruire facilement le système russe grâce à la vitesse élevée et au vol bas des missiles de croisière soutenus par l’un des systèmes radar les plus puissants au monde.

D’après ce que l’on peut déduire de l’analyse de « Defence Aviation Post », le véritable cauchemar du S-400 est le système Spear, comparé aux missiles air-air longue et courte portée Meteor et ASRAAM. Le Spear est considéré en fait, le seul capable de pénétrer les défenses aériennes car sa technologie est capable de tromper tous les systèmes. Une mention analytique particulière est centrée sur le système Spear-EW, car il est expliqué que lorsque tout l’armement est mis en réseau « les missiles de croisière ont la capacité d’agir comme un essaim d’abeilles, réussissant à interrompre les parties critiques du réseau de défense aérienne ennemi ». Et par conséquent détruire l’objectif (la cible, ndlr).

Marco Pizzorno. (Inside Over)