(Rome 08 janvier 2021). Après l’Allemagne, la Pologne et l’Italie, c’est au tour de la Turquie de diriger, à partir du 1er janvier, la VJTF (Very High Readiness Joint Task Force), intégrée à la NRF (NATO Response Force).
Il convient de rappeler que la politique étrangère d’Ankara a suscité – et continue de susciter – des tensions au sein de l’OTAN. Outre ses interventions en Syrie, en Libye et même en Azerbaïdjan, la Turquie est fortement engagée dans l’exploration des hydrocarbures dans les zones revendiquées par la Grèce, remettant en cause le droit international et faisant chanter l’Union européenne sur les migrants. C’était la raison d’une réunion plutôt houleuse des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance au début de décembre.
Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, avait haussé le ton, accusant Ankara de « prendre en otage » les plans de défense envisagés par les Alliés, afin d’affaiblir leur cohésion. Les plans concerneraient en particulier le flanc oriental de l’OTAN, où plusieurs pays membres craignent l’ingérence de la Russie, notamment après l’affaire de Crimée et le soutien de Moscou aux séparatistes du Donbass, une région située dans le sud-est de l’Ukraine, un pays avec lequel la Turquie est en excellents termes, comme en témoigne la coopération étroite dans le secteur des armements.
La VJTF est basée sur une brigade terrestre multinationale, des forces spéciales, des moyens aériens et navals. Son rôle est d’intervenir dans un délai très court (2 à 3 jours), s’il est nécessaire de préparer le déploiement ultérieur d’un premier groupe de forces de second rang (IFFG), composé de deux brigades multinationales.
En 2021, l’essentiel des troupes de la VJFT sera fourni par la 66e brigade d’infanterie mécanisée de l’armée turque, avec environ 4.200 soldats sur une force totale de 6.400. Cependant, « l’Albanie, la Hongrie, l’Italie, la Lettonie, le Monténégro, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, l’Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis fourniront également des unités », a déclaré l’OTAN.
Il convient de souligner que la Turquie a beaucoup investi dans ce groupe de travail, notamment en ce qui concerne la planification des besoins en matière de logistique et de munitions, ainsi que la mise à disposition des dernières acquisitions en termes de MBT, de missiles antichars et d’artillerie.
Tiziano Ciocchetti. (Difesa Online)