Les dirigeants de l’Union européenne discutent, lors du sommet prévu du jeudi 10 au vendredi 11 décembre, de l’opportunité d’approuver un paquet de sanctions contre la Turquie en raison des explorations énergétiques menées par Ankara dans les eaux de la Méditerranée orientale revendiquées par la Grèce et Chypre.
Lors du dernier Conseil européen extraordinaire du 1er et 2 octobre, les dirigeants ont proposé au gouvernement turc «un programme politique UE-Turquie positif», qui comprenait des avantages commerciaux et douaniers et la perspective de plus de fonds pour aider Ankara à mieux gérer le situation des réfugiés syriens sur son territoire s’il mettait fin à ses «activités illégales» en Méditerranée orientale. Cependant, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont convenu à l’unanimité cette semaine que le comportement de la Turquie ne s’était pas amélioré ces derniers jours. Après avoir présidé la visioconférence entre les ministres des pays membres le lundi 7 décembre, le chef de la politique étrangère de l’UE Josep Borrell a souligné qu’«à plusieurs égards, la situation s’est plutôt dégradée». «Les enjeux sont très précis, très clairs: la crédibilité de l’Union européenne», a déclaré à la presse le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, rappelant qu’en octobre, des sanctions avaient été promises si la Turquie poursuivait son action. «Comportement délinquant», comme l’a défini Mitsotakis. «Alors maintenant, nous allons voir si, en tant qu’Europe, nous sommes vraiment crédibles dans ce que nous avons convenu», a-t-il ajouté. Les 27 pays de l’UE sont divisés sur la meilleure façon de gérer les relations avec la Turquie. La France et Chypre font pression pour des mesures plus strictes, telles que des sanctions économiques, mais d’autres pays craignent de déstabiliser davantage la région. «La France maintiendra une position claire», a déclaré le président français Emmanuel Macron, avant le sommet. «Nous devons être cohérents avec les décisions et nos demandes à la Turquie d’octobre dernier, en tirer les conséquences et nous devons défendre la souveraineté et la stabilité des États de l’UE, notamment en Méditerranée orientale mais aussi dans toute la région», a-t-il ajouté.