(Rome 02 décembre 2020). Le président français Emmanuel Macron a réitéré ses exigences de réformes envers le Liban en ouvrant, mercredi 2 décembre, une deuxième conférence internationale d’aide d’urgence pour le pays, quatre mois après l’explosion du port de Beyrouth et alors que les dirigeants libanais sont incapables de s’accorder.
La visioconférence de soutien à la population libanaise était organisée ce mercredi soir à l’initiative de Paris, en partenariat avec les Nations unies, deuxième réunion de ce type depuis la catastrophique explosion du port de Beyrouth le 4 août dernier, qui a aggravé la situation d’un pays qui s’enfonçait déjà dans une terrible crise politique, économique et sociale.
Le Président français l’a confirmé en ouvrant cette visio-conférence : il se rendra au Liban courant-décembre, ce sera sa troisième visite dans ce pays depuis l’explosion du port de Beyrouth le 4 aout dernier. Ce pays est englué depuis plus d’un an dans une profonde crise économique, sociale et politique. En plus d’une dépréciation historique de sa monnaie et d’une hyperinflation, le pays est toujours sans gouvernement plus de trois mois après la démission du Premier ministre, Hassan Diab, peu après l’explosion du port de Beyrouth qui a mis le pays à genoux.
La réunion de ce mercredi a permis de faire le point sur l’aide d’urgence débloquée par la communauté internationale : mais au-delà des dizaines de milliers de tonnes de farine ou du soutien aux écoles libanaises évoqués par le président français, c’est bien à un nouvel avertissement aux forces politiques du Liban que s’est livré Emmanuel Macron : « Les engagements n’ont pas été respectés », a lancé le chef de l’Etat alors que le pays du Cèdre est de nouveau englué dans des tractations pour la formation d’un gouvernement.
« Nous ne lâcherons rien, ni sur nos promesses ni sur nos exigences », martèle le président français. Même si les efforts français sont pour l’instant sans résultat, l’équation reste la même : Paris et les autres partenaires internationaux du Liban attendent de ses dirigeants qu’ils réforment leur pays en profondeur, pour lutter contre la corruption, la gabegie, le clientélisme et l’opacité dont la population libanaise est la première victime.
Sans ces réformes, les donateurs n’ont pas l’intention de verser la somme promise en 2018, soit 11 milliards de dollars, beaucoup plus que les 280 millions de dollars débloqués en urgence depuis l’explosion du port de Beyrouth.
La Banque Mondiale, l’ONU et l’UE ont acté la mise en place d’un fonds pour le relèvement précoce du pays, avec la participation de la société civile. «Ce soutien ne saurait remplacer l’engagement des forces politiques libanaises à former le plus rapidement possible un gouvernement et mettre en œuvre la feuille de route de réformes sans laquelle l’aide structurelle internationale ne pourrait être déclenchée. Nous ne lâcherons rien ni sur nos promesses ni sur nos exigences, que ce soit sur les réformes ou sur l’enquête sur l’explosion.», a-t-il dit.
Enfin, le président libanais Michel Aoun a déclaré pour sa part que «former un gouvernement est une priorité», afin de lancer des réformes structurelles et reconstruire Beyrouth. «Votre aide est cruciale pour la population», a-t-il dit aux donateurs (!).