Emmanuel Macron appelle à «une réponse rapide et coordonnée contre le terrorisme»

0
321

Le président français organisait un mini-sommet par visioconférence avec la France, l’Autriche et l’Allemagne pour tenter de muscler la réponse européenne au terrorisme qui a encore frappé récemment la France et l’Autriche. Emmanuel Macron a appelé ce mardi à «une réponse rapide et coordonnée» des pays européens contre le terrorisme, renouvelant son souhait de « réformer l’espace Schengen ».

«Le terrorisme, de Paris à Bruxelles, en passant par Berlin, Vienne, Barcelone, Copenhague, est une réalité européenne à laquelle nous devons apporter une réponse», a déclaré le chef de l’Etat. «Nous avons besoin d’une réponse commune, coordonnée et rapide».

Pour le président français, cette réponse doit en particulier, porter sur « le développement de bases de données communes, les échanges d’information ou le renforcement des politiques pénales », et une « mise en œuvre complète et rigoureuse de l’arsenal de mesures » dont l’Europe s’est déjà dotée. « Toute faille de sécurité à la frontière extérieure ou dans un des Etats membres est un risque de sécurité pour les autres Etats », a-t-il insisté.

Parmi les priorités, figure la nécessité de « parachever » la mise en place du dispositif PNR (passenger name record). « Il est essentiel que ce dispositif soit pleinement mis en œuvre avec des bases de données rapidement reliées entre elles car toute faille de sécurité à la frontière extérieure ou à l’intérieure des états membres est un risque de sécurité pour l’ensemble des Etats membres », a expliqué Emmanuel Macron.

Modérer les propos sur internet

Le président organisait un mini-sommet par visioconférence avec la France, l’Autriche et l’Allemagne pour tenter de muscler la réponse européenne au terrorisme qui a encore frappé récemment la France et l’Autriche.

Il recevait à l’Elysée le chancelier autrichien Sebastian Kurz pour un déjeuner de travail puis les deux hommes devaient s’entretenir avec la chancelière Angela Merkel à Berlin ainsi que le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à Bruxelles.

Ensemble, ils ont évoqué « la lutte avec détermination contre la propagande terroriste et les discours de haine sur internet », a précisé le chef de l’Etat français. « Internet est un espace de liberté, nos réseaux sociaux aussi mais cette liberté n’existe que s’il y a une sécurité et si elle n’est pas le refuge de ceux qui bafouent nos valeurs ou cherchent à endoctriner avec des idéologies mortifères », selon lui.

Un sommet européen le 10 décembre

Lui-même menacé par des djihadistes, Emmanuel Macron veut mobiliser les Européens contre le terrorisme islamiste et compte présenter de premières propositions en ce sens au Conseil européen du 10 décembre, avec l’objectif « d’aboutir sous la présidence française » au premier semestre 2022.

«Dans le prolongement d’une initiative du président au printemps 2019, nous voulons refonder Schengen, revoir ses règles et son pilotage», a expliqué le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune. « Il faut vérifier que chaque Etat contrôle bien les frontières européennes. Ce serait le rôle d’un nouveau Conseil de sécurité intérieure qui évaluerait cela et pourrait sanctionner un État qui ne protégerait pas suffisamment les frontières européennes».

La chancelière Merkel a insisté sur le fait que « ce n’est pas un combat de l’islam contre la chrétienté mais la nécessité d’un modèle de société démocratique de combattre des comportements terroristes et antidémocratiques ».

Le chancelier autrichien a lui évoqué les « milliers de combattants terroristes étrangers qui ont soit survécu aux combats en Syrie, en Irak et sont revenus, soit qui n’ont pas pu partir. Beaucoup d’entre eux sont en prison. Certains d’entre eux sont déjà libérés et la triste vérité, c’est que nombre d’entre eux seront libérés dans les prochaines années. Ce sont des bombes à retardement et si nous voulons protéger toute notre liberté, nous devons restreindre la liberté de ces personnes ». (BFMTV)