La France sous le choc pour le professeur décapité, 9 arrestations. Emmanuel Macron: «ils ne passeront pas»

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A French police officer stands guard a street in Eragny on October 16, 2020, where an attacker was shot dead by policemen after he decapitated a man earlier on the same day in Conflans-Sainte-Honorine. French anti-terror prosecutors said Friday they were investigating an assault in which a man was decapitated on the outskirts of Paris and the attacker shot by police. The attack happened at around 5 pm (1500 GMT) near a school in Conflans Saint-Honorine, a western suburb of the French capital. The man who was decapitated was a history teacher who had recently shown caricatures of the Prophet Mohammed in class. French prosecutors are treating the attack as a terror incident, which coincides with the trial of alleged accomplices of the 2015 Charlie Hebdo attackers and comes weeks after a man injured two people he thought worked for the magazine. / AFP / Abdulmonam EASSA

(Rome 17 octobre 2020). Les membres de la famille du tueur, un Tchétchène de 18 ans tué lors d’un affrontement avec la police, sont arrêtés. Macron: « Ce terroriste voulait faire tomber les Lumières. Cette bataille est la nôtre. Ils ne passeront pas ».

Neuf personnes, dont des membres de la famille de l’attaquant, ont été arrêtées dans le Val d’Oise, près de Paris, en lien avec la décapitation d’un enseignant qui a été assassiné vendredi après-midi par un Tchétchène de 18 ans qui a ensuite été tué lors d’un affrontement avec la police. La victime, Samuel P., était un professeur d’histoire qui a montré à ses élèves les caricatures sur Mohammad publiées par Charlie Hebdo lors d’une conférence sur la liberté d’expression. Son corps décapité a été retrouvé hier après-midi près de l’école où il enseignait, à Conflans Saint-Honorine.

« J’ai exécuté un de vos chiens de l’enfer »

Le tueur né à Moscou a été intercepté par des officiers vers 17h30 alors qu’il s’enfuyait, un couteau de cuisine à la main, vers la ville voisine d’Eragny. À la demande de déposer l’arme, le jeune homme, également en possession d’une arme, a attaqué les policiers qui l’ont abattu. Avant de s’échapper, le jeune homme de dix-huit ans avait posté sur Twitter une photo de la tête décapitée de Samuel P. « J’ai exécuté l’un de vos chiens infernaux », lit-on dans le post, signé al-Ansar sur un profil non authentifié, dans lequel le meurtrier lui-même il s’adresse «à Macron, le chef des infidèles» et loue «Allah le Miséricordieux».

Les arrestations ont eu lieu dans les villes des Yvelines, Conflans Saint Honorine et Chanteloup. Les parents de l’adolescent de 18 ans, son grand-père et son frère de 17 ans, ainsi qu’un parent qui avait posté une vidéo se plaignant de l’attitude de l’enseignant, un ami de l’agresseur qui l’avait accompagné pour rencontrer le directeur, ont été interpellés dans la nuit ainsi que trois autres personnes.

Le procureur général de lutte contre le terrorisme a ouvert une enquête sur « un meurtre en relation avec une action terroriste » et sur « une association de malfaiteurs à des fins de terrorisme ». Ayant appris la nouvelle, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, en route pour le Maroc, a décidé de se rendre immédiatement dans la ville où le meurtre a eu lieu, où le président Emmanuel Macron s’est également rendu pour une réunion de l’unité antiterroriste du gouvernement.

Macron: « L’obscurantisme et la violence ne nous diviseront pas »

« Notre compatriote a été victime d’un attentat terroriste islamiste caractérisé » mais « l’obscurantisme et la violence qui l’accompagne ne gagneront pas, ils ne nous diviseront pas », a déclaré Macron à l’issue du sommet. « Un de nos concitoyens, dont je ne mentionnerai pas officiellement le nom, a été assassiné aujourd’hui parce qu’il était enseignant, parce qu’il enseignait aux élèves la liberté d’expression, la liberté de croire et de ne pas croire », a ajouté le chef de l’Etat. «Je veux avoir une pensée pour tous ses proches, sa famille, ses collègues. Nous avons vu la proviseure de l’établissement qui, ces dernières semaines, a résisté à toutes les pressions, a exercé son métier, a fait son devoir avec un dévouement remarquable ».

«Je veux dire ce soir à tous les enseignants de France que nous sommes avec eux, que toute la nation sera à leurs côtés aujourd’hui et demain pour les protéger et les défendre, pour leur permettre de faire leur métier, qui est le plus beau qui soit, il était un enseignant que ce terroriste a renversé, c’est parce qu’il voulait renverser la République, les Lumières, la possibilité de faire de nos enfants des citoyens libres. Cette bataille est la nôtre. Ils ne pourront pas passer », a-t-il conclu.

Le meurtre intervient trois semaines après une autre attaque islamiste au cours de laquelle deux personnes ont été grièvement blessées devant l’ancien siège du magazine satirique Charlie Hebdo.

Francesco Russo. (AGI)