Le commissariat de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a été visé par une attaque, dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 octobre. Vers 23h50, environ quarante personnes ont tenté, munies de barres de fer, de rentrer à l’intérieur des locaux en tapant dans la porte vitrée du sas, laissant tout juste le temps aux policiers de s’enfermer, a appris France Télévisions de source policière. Le groupe a ensuite tiré des feux d’artifice sur le bâtiment, comme en témoignent des images qui circulent sur les réseaux sociaux, et incendié deux poubelles. Des vitres du commissariat ont été brisées et plusieurs véhicules de police endommagés. Une personne a été placée en garde à vue quelques heures, a appris France Télévisions auprès du ministère de l’Intérieur. Une interpellation pour « rébellion » qui n’est pas en lien avec les faits de la nuit. C’est un quartier « agité », « avec une route périphérique autour, une seule entrée et une seule sortie » donc c’est « compliqué » pour les forces de l’ordre, a reconnu François Cocq, ex-maire adjoint de cette commune anciennement communiste et enseignant dans un collège proche. Il a déploré qu’il n’y ait qu’« un seul commissariat pour une ville de 76.000 habitants » et qu’il soit « décentré par rapport au reste de la ville ». Le fait qu’il soit installé en plein cœur de ce quartier où il y a du trafic de drogue, « ne règle rien » selon lui. Dès qu’il y a des tensions avec la police, « les gens viennent régler leurs comptes directement, ils trouvent les forces de l’ordre à leur porte ».
« Les petits caïds n’impressionnent personne et ne décourageront pas notre travail de lutte contre les stupéfiants », a réagi sur Twitter le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en manifestant un « soutien total à nos policiers qui font un travail difficile ». « Les racailles n’ont plus peur de venir affronter les policiers », déplore de son côté Eddy Deboste, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance police dans le Val-de-Marne. Ce n’est pas la première fois que ce bâtiment, situé dans la cité sensible de Bois L’abbé, est pris pour cible. En avril dernier, trois personnes avaient déjà fait exploser des feux d’artifice sur la façade. En 2018, une trentaine de personnes l’avaient attaqué avec des projectiles. Dans un tract diffusé dimanche soir, le syndicat Unité SGP Police appelle « les policiers actifs et administratifs » à se rassembler devant les services de police ce lundi à midi. (Médias/TV)