Libye: est-ce l’aube d’un nouveau «printemps arabe» ?

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(Rome 14 septembre 2020). Est-ce l’aube d’un nouveau «printemps arabe» en Libye ? Les manifestations populaires de Tripoli atteignent désormais Benghazi. Haftar doit faire face à la même demande faite à Sarraj: de meilleures conditions de vie. La vague ne semble pas s’arrêter.

L’air change en Libye, même à l’Est du pays et on craint une sorte de nouveau «printemps arabe». Ces derniers jours, la vague de protestations à Tripoli et dans les villes de l’ouest, qui avait mis Fayez Sarraj en difficulté, a également atteint Benghazi. Des groupes de manifestants sont descendus dans la rue pendant au moins trois jours pour dénoncer les mêmes accusations portées contre le GNA: corruption généralisée et détérioration continue des conditions de vie. Khalifa Haftar a déployé l’ANL pour rétablir le calme, mais jusqu’à présent, non seulement la vague populaire n’a pas été arrêtée, mais les résultats attendus n’ont pas été au rendez-vous.

Plutôt, les habitants ont commencé à brûler les pneus et de nouvelles initiatives du genre sont attendues. Ceci, malgré que les soldats du général aient tiré sur la foule, blessant plusieurs personnes, comme le rapporte Al-Ahrar TV (médias également liés à l’homme fort de Cyrénaïque).

Les manifestations reprennent dans l’Ouest. Surtout après la décision du premier ministre du GNA de nommer Mohammed Bayo à la tête des médias.

À Tripoli, par ailleurs, les manifestations contre le GNA ont repris. Des groupes de manifestants ont exprimé leur mécontentement face à certaines décisions prises ces derniers jours par Sarraj. En particulier, cela a suscité une forte indignation de nommer Mohammed Bayo, loyaliste de Mouammar Kadhafi et chef de ses gardes révolutionnaires, à la tête de l’organisation qui gère les médias. De plus, il semble que Bayo ait également été un porte-parole de Haftar dans le passé. Le remaniement gouvernemental initié par le premier ministre ne semble pas non plus plaire. La population, en effet, continue de demander des initiatives concrètes pour améliorer les conditions de vie. Et particulièrement, pour arrêter les pannes d’électricité constantes et le manque de liquidités dans les banques. Les civils, cependant, ont été rejoints par des journalistes et des soldats du GNA blessés au combat.

Francesco Bussoletti. (Défense & Sécurité)