Cité du Vatican. Le patriarche maronite Bechara Raï a annoncé le 17 août le lancement d’un mémorandum, destiné à sauver la «neutralité du Liban». Alors que le pays du Cèdre traverse une crise économique et politique sans précédent, aggravée par la catastrophe du port de Beyrouth, le cardinal Raï a donné une conférence de presse depuis sa résidence d’été de Dimane, dans la montagne libanaise. «Nous annonçons aujourd’hui le lancement officiel du mémorandum du Liban et de la neutralité, dont la première composante est le non-alignement du Liban à des alliances, des axes, des conflits politiques ou des guerres régionales ou internationales, et la non-ingérence de tout pays dans les affaires intérieures du Liban» a annoncé le patriarche, dans une information rapporté par le quotidien L’Orient Le-Jour. Selon le quotidien francophone, le patriarche a dénoncé «une spirale de guerre permanente» dans laquelle est plongé depuis trop longtemps le Liban. Pour le cardinal Raï, seule la neutralité semble être donc «une porte de sortie».
Un rôle à jouer dans le renforcement de la paix régionale
Un texte de neuf pages, publié sur le site internet du patriarcat maronite, précise l’esprit de ce mémorandum. On y lit notamment l’importance de préserver «le soutien du Liban aux causes des droits de l’Homme et de la liberté des peuples, notamment arabes», en référence notamment à la question palestinienne. Un autre axe de ce mémorandum est la nécessité de renforcer l’Etat libanais «pour qu’il devienne un Etat fort, sur le plan militaire grâce à son armée et ses institutions, ses lois et son unité nationale», à même donc de mieux ses défendre des ingérences étrangères.
«De par son système démocratique et libéral et ses caractéristiques de diversité religieuse et culturelle consacrée par la Constitution et le Pacte national, et de par sa position géographique entre l’Orient et l’Europe, le Liban a un rôle à jouer dans le renforcement de la paix et de la stabilité dans la région, la défense de la liberté des peuples, la médiation entre les pays arabes de manière à être un espace de dialogue entre les religions, les cultures et les civilisations», peut-on encore lire dans ce document. (Vatican News)