La ministre libanaise de l’Information, Manal Abdelsamad, vient de démissionner du gouvernement et de demander pardon aux Libanais pour avoir déçu leurs espoirs de réformes.
Aussi, selon des sites d’information libanais, le ministre de l’Environnement et de la Réforme administrative, Damianos Kattar, s’apprêterait à présenter sa démission et quitter le gouvernement de Hassan Diab.
Kattar, connu pour son intégrité et son indépendance politique, pour ses compétences (économiste reconnu) et ses relations diplomatiques, avait été pressenti pour diriger le ministère des Affaires étrangères. Mais Gebran Bassil avait catégoriquement refusé de confier la diplomatie libanaise à celui qui fut qualifié de proche de l’Eglise, et émis son veto pour empêcher un homme peu docile et incorruptible de lui succéder à ce ministère de souveraineté, et de dénoncer ensuite sa propre gestion de ce département vital. Kattar fut alors marginalisé au ministère de l’Environnement, ingérable, et au ministère de la Réforme administrative, paralysé par les divisions politiques qui empêchent toute réforme.
Kattar servait ainsi uniquement comme une caution à un gouvernement coupé de la réalité et soumis au Hezbollah. Si sa démission venait à se confirmer, elle ferait suite à celle de Nassif Hitti, qui a déjà claqué la porte du ministère des Affaires étrangères après avoir constaté ma marginalisation par Bassil et le Hezbollah, et le boycott des pays arabes à son égard, alors qu’il fut l’ambassadeur de la Ligue arabe à Paris et avait tissé d’importantes relations diplomatiques avec les pays membres.
Après la démission de Hitti et Abdelsamad et celle attendue de Kattar, le gouvernement aura perdu ses meilleurs éléments les plus intègres et dignes. Que restera-t-il alors du cabinet Diab? Qui osera les remplacer alors que le système est aux abois, dénoncé par des dizaines de milliers de Libanais qui réclament sa chute ?
Magdi W.