A la veille du 53ème vendredi de manifestations en Algérie, les autorités algériennes entravent les entrées de la capitale. Les entrées est et oust d’Alger connaissent des barrages des forces de sécurité qui empêchent les manifestants de converger vers la capitale. Des chantiers sont également signalés pour couper les routes sous prétexte de travaux d’entretien. Un collectif du Hirak devait tenir une conférence dite de la « proclamation du 22 février » mais il a été interdit à deux reprises (18 et 20 février). cette réunion était censée organiser la manifestation de vendredi annoncée comme « géante » pour commémorer le 1er anniversaire du soulèvement populaire qui a renversé le régime de Bouteflika de façon pacifique, et pour appuyer les revendications d’un changement total de régime. Le Hirak considère en effet que l’élection de Abdelmadjid Tebboune, le 12 décembre, n’est qu’un recyclage du régime, et Tebboune est le prolongement de Bouteflika. Ils dénoncent le double langage du pouvoir qui, d’une part, réprime les manifestants, et d’autre part, avoue qu’ils ont sauvé le pays de l’effondrement en empêchant la réélection de Bouteflika pour un cinquième mandat. Le président Tebboune a décrété le 22 février « une Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie ». Mais sa campagne de séduction ne convainc pas le Hirak tant qu’elle n’est pas suivie de faits.