(Rome, Paris, 29 octobre 2025). Le tir d’un nouveau missile nucléaire par la Russie ravive les tensions internationales. Donald Trump fustige Vladimir Poutine et l’exhorte à «mettre fin à la guerre» qui dure depuis bientôt quatre ans. À Kiev, Volodymyr Zelensky salue l’efficacité des sanctions mais réclame davantage d’armes pour freiner Moscou
La diplomatie semble désormais se jouer à coups de démonstrations de force plutôt qu’autour d’une table de négociations. Après que Donald Trump, à bout de patience, a annoncé de lourdes sanctions contre la Russie, Vladimir Poutine a répliqué en présentant son super-missile nucléaire, le qualifiant d’«invincible». Ce n’est certainement pas une coïncidence. Mais la compétition se joue aussi sur le terrain de celui qui aura le dernier mot, et Donald Trump, après des semaines de tentatives de négociations infructueuses, réagit avec irritation : «Vladimir Poutine devrait mettre fin à la guerre, une guerre qui devait durer une semaine et qui approche maintenant de sa quatrième année. C’est là-dessus qu’il devrait se concentrer, au lieu de tester des missiles». Plus qu’une simple réplique, c’est un véritable manifeste qui confirme que le temps des paroles, au sens traditionnel du terme, est révolu, écrit Matteo Basile dans le quotidien italien «Il Giornale».
Le président américain a manifestement changé de ligne, excédé par les tergiversations de Poutine, qui semble s’être moqué des ouvertures du magnat. Il réaffirme désormais son intention de frapper Moscou pour forcer l’émergence d’un véritable dialogue de paix. «Je rendrai publiques en temps voulu les nouvelles sanctions contre la Russie ; vous le saurez», avait déclaré Trump. En retour, le Kremlin hausse les épaules et justifie les raisons du test du nouveau super-missile, avec, comme toujours, ce mélange de mensonges, de demi-vérités et de propagande qui caractérise la communication officielle russe. «L’essai du Bourevestnik, un nouveau missile de croisière russe à capacité nucléaire capable d’échapper aux systèmes de défense existants, reflète la détermination de Moscou à protéger ses intérêts en matière de sécurité», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Garantir la sécurité est un enjeu vital pour la Russie, notamment au vu du sentiment militariste que nous observons actuellement, principalement de la part des Européens», a-t-il ajouté, réitérant le discours selon lequel c’est l’Europe maléfique, et non la Russie, qui menacerait la paix, alors que Moscou a envahi un État souverain et mène la guerre depuis près de quatre ans.
Au cœur de ce défi dialectique, diplomatique, et non seulement, qui pourrait être décisif pour l’issue du conflit, se trouve l’Ukraine. Alors que les frappes aériennes contre les villes se poursuivent sans relâche, frappant presque toujours des civils innocents, le président Volodymyr Zelensky, fort du soutien de l’Europe, réfléchit aux moyens de parvenir à la paix. «Le plan de trêve, similaire à celui de Gaza, sera mis en place d’ici dix jours, mais Poutine ne l’acceptera pas», a déclaré Zelensky, qui a aussi révélé une partie du contenu de l’accord avec le groupe des Volontaires. «Avant tout, nous avons décidé d’élaborer un plan de cessez-le-feu au cours de la semaine prochaine», a-t-il déclaré. Malgré son scepticisme quant à la réelle volonté de Poutine de négocier, Zelensky reste convaincu que l’unité occidentale quant aux sanctions contre Moscou fera la différence. Mais cela ne suffit pas. «Les sanctions sont une arme, mais des missiles longue portée sont également nécessaires.
Le président Trump craint une escalade, mais sans négociations, elle aura lieu de toute façon. Si Poutine ne s’arrête pas, nous devons trouver un moyen de l’arrêter», a encore déclaré Zelensky. Un constat amer, dans un contexte diplomatique plus tendu que jamais.
Pour conclure, entre menaces, sanctions et démonstrations de force, la guerre en Ukraine semble aujourd’hui prisonnière d’un engrenage diplomatique sans issue apparente. Le Président américain veut contraindre Vladimir Poutine à la table des négociations, tandis que Moscou répond par la puissance de son arsenal. Selon un expert régional, «un constat s’impose : le temps des compromis s’éloigne, et celui des ultimatums s’installe durablement dans le paysage international».