(Rome, 22 octobre 2025). La Knesset a adopté en première lecture un projet de loi visant à étendre la souveraineté israélienne à la Cisjordanie. Une décision controversée qui met dans l’embarras le Premier ministre Benjamin Netanyahu et risque de tendre davantage les relations entre Jérusalem et Washington
Un vote qui met Benyamin Netanyahu dans l’embarras et qui pourrait poser un sérieux problème dans les relations avec Washington. Les députés de droite à la Knesset ont en effet voté aujourd’hui en faveur d’un projet de loi, en première lecture, visant à appliquer la souveraineté israélienne à la Cisjordanie, malgré l’opposition du Premier ministre et de son parti, le Likoud. Les États-Unis s’opposent fermement à la proposition d’annexion. Quoi qu’il en soit, tous les députés du Likoud, à l’exception d’un seul, ont boycotté le vote, comme le rapporte Andrea Riccardi dans le quotidien italien «Il Tempo».
Le député Yuli Edelstein a toutefois rompu les rangs pour voter en faveur du texte, exprimant ainsi une voix décisive et contribuant à son adoption avec une courte majorité de 25 voix contre 24. Le projet de loi doit encore être adopté en trois lectures avant d’être adopté. Il sera désormais soumis à la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset pour de nouvelles délibérations. Porté par le député du parti Noam, d’extrême droite, Avi Maoz, le projet de loi stipule que «l’État d’Israël appliquera ses lois et sa souveraineté aux zones de peuplement de Judée-Samarie, afin d’établir le statut de ces zones comme partie intégrante et inséparable de l’État souverain d’Israël».
Si la mesure venait à être définitivement adoptée, elle marquerait un tournant majeur dans la politique israélienne et dans le conflit israélo-palestinien. L’annexion formelle de la Cisjordanie mettrait en péril tout espoir de reprise des négociations de paix et accentuerait l’isolement diplomatique d’Israël sur la scène internationale, notamment vis-à-vis de ses alliés occidentaux. «Pour Benyamin Netanyahu, déjà confronté à des tensions internes et à la pression de ses partenaires d’extrême droite, le vote de la Knesset ouvre une nouvelle phase d’incertitude politique et diplomatique», affirme une source italienne bien au fait.