(Rome, 1er octobre 2025). Le mouvement islamiste Hamas étudie toujours le plan américain pour Gaza, mais réclame des amendements aux clauses les plus sensibles, notamment celles liées au désarmement et à l’expulsion de ses responsables. Il juge cette disposition inacceptable en l’état et appelle à une révision des termes. Par ailleurs, des discussions sont en cours à Doha avec les médiateurs du Qatar, de l’Égypte et de la Turquie, tandis que le mouvement promet une réponse d’ici quelques jours
Le Hamas souhaite modifier certaines clauses du plan de Donald Trump pour Gaza, notamment celles relatives au désarmement, indiquent des sources palestiniennes proches de la direction du mouvement, comme le rapporte l’agence italienne «AGI».
Les négociateurs du mouvement islamiste ont tenu hier à Doha des entretiens avec des médiateurs qataris et égyptiens ainsi qu’avec des responsables turcs, ont indiqué plusieurs personnes sous couvert d’anonymat, ajoutant que le Hamas aurait besoin de «deux ou trois jours au maximum» pour apporter sa réponse. Le groupe islamiste «souhaite modifier certaines clauses, comme celle relative au désarmement et à l’expulsion de ses responsables» du territoire. Et d’ajouter que les dirigeants du Hamas souhaitent également des «garanties internationales» qu’Israël se retirera complètement de la bande de Gaza, ainsi que la fin des assassinats à l’intérieur comme à l’extérieur du territoire.
Une autre source proche des négociations a déclaré à l’AFP qu’«il existe deux courants au sein du Hamas» concernant le plan américain : «Le premier est favorable à une approbation inconditionnelle, la priorité étant un cessez-le-feu dans le cadre des garanties fournies par Trump et les médiateurs pour contraindre Israël à respecter l’accord», a précisé la source. Le second courant est favorable à une approbation conditionnelle, assortie de clarifications reflétant les exigences du Hamas et d’autres mouvements de résistance, tout en exprimant «de sérieuses réserves sur des clauses clés, en rejetant le désarmement et les expulsions».
Les sources ajoutent qu’aucune date précise n’a encore été fixée pour la réponse du Hamas au plan, bien que les médiateurs aient demandé qu’elle soit communiquée dans les prochains jours. Le mouvement islamiste a également averti qu’il pourrait être nécessaire d’ajuster le calendrier pour la libération des otages, y compris ceux décédés, le temps étant nécessaire pour localiser les lieux de sépulture des prisonniers morts à Gaza.
Revendications et positions internes
Le plan de Washington prévoit un cessez-le-feu immédiat, avec le retrait des forces israéliennes vers les lignes convenues et la suspension de toutes les opérations militaires jusqu’à la libération des prisonniers et des otages : «Dans les 72 heures suivant l’acceptation de l’accord, tous les otages, vivants ou morts, seront restitués», tandis qu’Israël libérera 250 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité et 1.700 Gazaouis arrêtés après le massacre d’Israéliens du 7 octobre 2023.
«Les membres du Hamas qui accepteront la coexistence pacifique et la démilitarisation bénéficieront d’une amnistie», tandis que ceux qui souhaitent quitter Gaza bénéficieront d’un passage sécurisé. «Aucun Palestinien» «ne sera contraint de partir», précise encore le document.
Le plan prévoit aussi le lancement immédiat d’un programme d’aide humanitaire, incluant la réhabilitation des infrastructures essentielles, telles que des hôpitaux, des routes et des services publics, géré par des organisations internationales indépendantes comme l’ONU et la Croix-Rouge. Un volet est également consacré à l’avenir du gouvernement de Gaza.
Le plan prévoit en outre la création d’un «comité technique palestinien apolitique», supervisé par un nouvel organisme international, le «Conseil de la paix», présidé par Trump lui-même et composé de membres éminents, dont l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Cet organisme «pilotera la reconstruction, attirera les investissements et mettra en œuvre un plan économique spécial, avec des zones à régime préférentiel pour stimuler l’emploi et le développement».
Tous les groupes armés seront exclus de la gouvernance politique, et le territoire sera démilitarisé sous supervision internationale, avec des programmes de reconversion et de remise des armes. Une force internationale de stabilisation, en coopération avec des forces palestiniennes entraînées et des partenaires régionaux, assurera la sécurité intérieure et le contrôle des frontières, tandis que les troupes israéliennes se retireront progressivement.