(Rome, 30 septembre 2025). «Nous sommes déjà en guerre». L’avertissement choc de l’amiral Rob Bauer, ex-commandant de l’OTAN, résonne alors que l’Europe se croit encore à l’abri. Alors que les dirigeants européens s’apprêtent à se réunir à Copenhague pour évoquer l’Ukraine et la défense de l’UE, l’amiral, ancien haut responsable de l’OTAN, tire la sonnette d’alarme. Selon lui, l’Europe est déjà en guerre, même si aucun char ne défile dans les rues de ses capitales
«Nous sommes en guerre même s’il n’y a pas de chars dans les rues de Rome, Londres ou Lisbonne», a déclaré aujourd’hui l’amiral Rob Bauer, ancien commandant du Comité militaire de l’OTAN aux Pays-Bas, dans un avertissement sévère concernant la sécurité de l’Europe, à la veille du sommet des chefs de gouvernement de l’Union européenne, qui s’ouvre demain à Copenhague, rapporte le quotidien italien «Il Tempo».
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A l’ordre du jour, le conflit en Ukraine et les systèmes de défense de l’UE. «Nombreux sont qui parlent des nations en première ligne, et il s’agit essentiellement des pays d’Europe de l’Est», a déclaré l’amiral Bauer. Nous devons abandonner cette vision, car dans la guerre moderne, il existe de nombreux domaines où, en réalité, il n’y a plus de front. Ainsi, les citoyens du Portugal, d’Espagne, d’Italie, des Pays-Bas et du Royaume-Uni (tous des pays éloignés de l’Europe de l’Est) devraient donc comprendre qu’il n’existe pas de ligne de front quand il s’agit de cyber-conflits, de missiles hypersoniques ou du monde de l’information.
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«Nous sommes en guerre dans le domaine cyber. Nous sommes en guerre dans le champ de l’information. Oui, nous le sommes», a insisté l’amiral. Et, pour ceux qui ne l’auraient pas compris, il a répété : «Cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas de chars dans les rues de Rome, de Londres et de La Haye, mais nous sommes bel et bien en guerre».
«La déclaration de l’amiral Bauer souligne une réalité souvent ignorée par l’opinion publique : les formes contemporaines de conflit ne se traduisent plus nécessairement par une présence militaire visible dans les rues des capitales occidentales», dénonce un officier (ret) italien. «Face à cette guerre sans chars, le risque réside dans la banalisation de la menace et le retard des démocraties à adapter leur posture stratégique. L’illusion de la paix en surface pourrait s’avérer être le plus grand des aveuglements», a-t-il conclu.