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Alerte en Méditerranée : un sous-marin russe en détresse, une nouvelle catastrophe à la Koursk se profile

(Rome, 28 septembre 2025). L’avarie du Novorossiïsk révèle le recul de la marine russe en Méditerranée, au moment même où l’OTAN multiplie les démonstrations de force. Un épisode symptomatique du bras de fer maritime entre Moscou et l’Alliance. Entre fuite de carburant et risque d’explosion, l’incident du Novorossiïsk dépasse la simple avarie technique et rappelle la tragédie du Koursk qui avait coûté la vie à 118 marins en 2000. Il illustre aussi le déclin des ambitions navales russes en Méditerranée et la montée en puissance de l’OTAN sur un théâtre stratégique

Tout au long de l’été, l’OTAN a traqué les sous-marins russes en mer du Nord et en Méditerranée, à la fois pour protéger un groupe de porte-avions américain dans un contexte de tensions croissantes et pour surveiller les mouvements russes sur l’axe allant de Gibraltar au Bosphore, écrit Francesco De Palo dans le quotidien italien «Formiche.net».

Gibraltar en alerte. Le sous-marin russe Novorossiysk, capable d’emporter des missiles nucléaires, serait en état d’alerte maximale en raison d’un «risque d’explosion» dû à une fuite de carburant. Selon les informations diffusées par la chaîne VChK-OGPU, «l’équipage pourrait n’avoir d’autre choix que de commencer à pomper du carburant de la soute à la mer». Le navire diesel-électrique, appartenant à la flotte russe de la mer Noire, aurait subi une grave avarie de son système d’alimentation. La fuite de carburant qui en aurait résulté placerait l’équipage dans une situation périlleuse, reproduisant la fin tragique du Koursk en 2000.

À l’heure actuelle, personne ne sait avec certitude où se trouve le sous-marin : en juillet dernier, il avait été signalé dans la Manche, puis repéré en août au large de Gibraltar pour pénétrer en Méditerranée. Aucune sortie du détroit n’ayant été rapporté depuis, il est probable qu’il se trouve actuellement dans la partie centrale ou occidentale de la Méditerranée.

Un navire de classe Projet 636.3 Kilo II, entré en service il y a 11 ans, ce bâtiment mesure 73 mètres de long et est équipé de missiles de croisière Kalibr à capacité nucléaire. Avec 52 marins à bord, il peut rester en plongée jusqu’à 45 jours. Sa furtivité est sa principale caractéristique, bien que son rayon d’action et sa durée d’immersion soient limités par rapport aux sous-marins à propulsion nucléaires traditionnels. De plus, son efficacité dépend largement de programmes rigoureux de maintenance et de soutien logistique, sans lesquels il perd toute performance.

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Tout au long de l’été, l’OTAN, utilisant des avions P-8 Poséidon, a traqué les sous-marins russes en mer du Nord et en Méditerranée, à la fois pour protéger un groupe de porte-avions américain dans un contexte de tensions croissantes et pour surveiller les activités navales russes le long de la route reliant Gibraltar au Bosphore. En revanche, la présence de la marine russe en Méditerranée s’est réduite aujourd’hui à un seul sous-marin, le Novorossiisk, appuyé par un remorqueur et un navire de surveillance. Il s’agit d’une nette diminution par rapport aux années précédentes, où la Russie maintenait une force navale plus robuste dans la région, grâce à sa base syrienne de Tartous, désormais sous le contrôle de DP World, une société de logistique internationale basée à Dubaï.

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La Russie avait également pour objectif d’étendre sa présence en mer Rouge via Port-Soudan et en Méditerranée centrale via un port libyen. Cette dernière possibilité n’a pas totalement disparu, compte tenu des discussions intenses avec le général Khalifa Haftar, l’homme fort de la Cyrénaïque et soutien de longue date de Vladimir Poutine. Face à ce repli, l’OTAN multiplie au contraire les démonstrations de puissance. Cette semaine, le porte-avions américain USS Gerald R. Ford participe à l’exercice Neptune Strike 2025 en mer du Nord, destiné à tester l’intégration des capacités de frappe maritime alliées. Des manœuvres conjointes sont également prévues en Méditerranée, soulignant l’importance stratégique de cette zone dans l’équilibre des forces entre Washington et Moscou.

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