(Montréal, le 18 septembre 2025). Le Hezbollah et ce qui en reste de ses alliés s’emploient à imposer leur agenda politique pour tenter de compenser leur défaite militaire. Ils cherchent à isoler la diaspora libanaise lors des prochaines législatives, ou, à défaut, d’obtenir un report des élections. La majorité des Libanais s’y opposent et tient à renouveler les institutions par voie démocratique et compte sur le Président Joseph Aoun et son Premier ministre Nawaf Salam de respecter leur engagement.
Les Libanais ont un rendez-vous crucial avec l’Histoire, en mai 2026, pour élire leurs députés. Ils comptent tourner définitivement la page du délitement de l’Etat engagé déjà sous l’occupation syrienne et l’application biaisée des accords de Taëf et accéléré par le Hezbollah et ses alliés depuis la fameuse razzia de Beyrouth et de la Montagne en mai 2008. Pour ce faire, les Libanais comptent sur l’application stricte des engagements du Président Joseph Aoun, pris dans son discours d’investiture, mais aussi sur la déclaration de politique générale du Gouvernement de Nawaf Salam sur la base de laquelle il a obtenu la confiance du Parlement.
Mais ce rendez-vous est sérieusement menacé par l’entêtement du Hezbollah à torpiller l’échéance et à obtenir le report des élections. D’une part, il cherche à garder ses députés et ceux de ses alliés qui bénéficieront, le temps de finir leur mandat ainsi prorogé, de l’immunité parlementaire pour leur permettre d’échapper aux très nombreuses poursuites judiciaires. Il en va de l’explosion du port de Beyrouth, du trafic de drogues, de terrorisme, de faillite financière de l’Etat, de détournements d’argent public… notamment durant le mandat du président Michel Aoun.
Il convient de rappeler à ceux qui considèrent à tort le Hezbollah comme un parti politique représenté au Parlement, et qui le défendent en tant que tel, que les députés du Hezbollah sont en même temps membres du «Conseil de djihad» ? Même le Hezbollah rejette la distinction entre son aile militaire et son aile politique que certains de ses défenseurs en Occident continuent d’avancer avec naïveté ou par complicité.
Pour torpiller les prochaines élections, le Hezbollah, le Courant Patriotique Libre (CPL) de Gebran Bassil et le Mouvement Amal de Nabih Berri, comptent sur ce dernier en tant que président du Parlement pour bloquer le débat parlementaire autour de la loi électorale. Ils cherchent à imposer six députés représentant la diaspora dans six continents. Or, cette supercherie ne passe pas. Le Président Joseph Aoun, le Premier ministre, les ministres souverainistes, les diplomates sont vent debout contre cette invention anticonstitutionnelle. D’abord, elle l’est car elle modifie, par décret, la loi organique ; ensuite, les députés siègeront au Parlement libanais pour légiférer pour le Liban et, par conséquent, ils ne seront d’aucune utilité pour les Libanais de la diaspora. Bien au contraire, une telle décision coupera définitivement les liens entre les expatriés et leur pays d’origine. D’autant plus que les Libanais de la diaspora sont dans leur écrasante majorité, souverainistes et démocrates. Ils échappent aux pressions financières (argent électoral) et aux menaces physiques (terrorisme) que le Hezbollah avait l’habitude d’utiliser pour gagner les élections, quand il était au plus fort de sa puissance. Aujourd’hui décapité militairement, affaibli politiquement, encerclé et asphyxié financièrement, il est conscient de ses chances infimes de gagner les élections. Sa seule planche de salut est de les reporter.
Les Libanais sont prévenus et en appellent au Président et au Premier ministre pour exiger du Parlement d’annuler l’article 112 de la loi électorale et de permettre aux Libanais de voter au Liban et pour le Liban. Ils ont multiplié les sit-in et les pétitions depuis des mois pour défendre leur droit. Le chef du Parti des Forces Libanaises, Samir Geagea, mise sur ces élections pour accélérer le redressement du pays et le recouvrement de la souveraineté de l’Etat sur l’ensemble du territoire et mettre un terme au mini-Etat qui gangrène l’Etat. Il l’a répété lors de la messe des Martyrs de la Résistance libanaise, le 7 septembre dernier. Et c’est sans doute ce qui inquiète le Hezbollah et le CPL.
(Montréal. Sanaa T.