(Rome, 18 septembre 2025). La réutilisation des M113 rebaptisés «Zelda» en engins explosifs télécommandés illustre l’adaptation israélienne face au combat urbain. En transformant des blindés obsolètes en «robots-bombes», Tsahal cherche à maximiser sa puissance de feu tout en limitant les pertes humaines. Cette tactique, à la fois pragmatique et innovante, soulève des questions opérationnelles sur l’efficacité réelle, la logistique et les implications stratégiques d’une telle robotisation des missions suicides
Utiliser des robots pour détruire les positions les plus dangereuses du Hamas, ses caches, les abris transformés en pièges par l’organisation extrémiste. C’est la stratégie adoptée par Israël dans la bande de Gaza pour détruire des structures, parfois même des bâtiments entiers, où Tsahal soupçonne la présence de l’ennemi. Plus précisément, les forces israéliennes exploitent des véhicules blindés, de vieux M113 retirés du service, télécommandés et chargés d’importantes quantités d’explosifs. L’objectif de cette tactique ? Ouvrir la voie à l’armée israélienne en réduisant l’exposition des soldats aux menaces potentielles, écrit Federico Giuliani dans «Il Giornale».
Les robots utilisés par Israël
Dans le cadre d’une nouvelle tactique non conventionnelle pour l’opération en cours à Gaza, Tsahal déploie des véhicules télécommandés chargés d’explosifs, baptisés «robots bombes». Ces véhicules blindés qui transportent des troupes, M113, réadaptés et hors service, sont envoyés en profondeur dans les zones urbaines avec de grandes quantités d’explosifs pour détruire les bases et infrastructures terroristes fortifiées. Cette méthode permet aux forces terrestres en progression de se frayer un chemin sans mettre en danger la vie des soldats. Des sources de sécurité ont confirmé que depuis le début de l’opération, ces véhicules ont été utilisés pour faire exploser de nombreux objectifs aux abords de la ville de Gaza.
Comment fonctionnent ces «robots-bombes» ?
- Origine : transports de troupes M113, conçus dans les années 1960,
- Transformation : équipés d’un système de télécommande et remplis de plusieurs tonnes d’explosifs,
- Rôle : envoyés dans les zones urbaines fortifiées pour détruire bâtiments, tunnels et infrastructures du Hamas,
- Effet : une seule explosion peut provoquer une onde de choc suffisamment puissante pour raser un complexe entier.
Le «Jerusalem Post» a rapporté que Tsahal a triplé l’usage de véhicules blindés (PAS) chargés d’explosifs lors de son offensive actuelle.
La stratégie de Tsahal
Le M113, comme mentionné appelé «Zelda» en hébreu, est en réalité utilisé depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza. Ces véhicules de transport de troupes sans pilote auraient joué un rôle clé, par exemple, lors de la bataille du corridor de Philadelphie à Rafah, la zone qui s’étend sur sept miles le long de la frontière entre Gaza de l’Égypte.
Tsahal a recherché pendant des années un moyen de réutiliser les M113. Après 2014, l’armée a décidé de remplacer le système obsolète introduit dans les années 1960. Ces véhicules sont petits, lents et vulnérables aux armes antichars. Cependant, ils peuvent être employés dans diverses missions auxiliaires, comme les déploiements en ligne arrière ou comme véhicules de transport de troupes. Israël dispose de centaines de M113 en activité et de milliers d’autres dans les dépôts de l’armée, mais ces plateformes vieillissent. Trouver un moyen de les rendre plus efficaces, plutôt que de les laisser simplement prendre la poussière, a été un défi. D’où l’idée de les charger d’explosifs et de les contrôler à distance, comme s’il s’agissait de robots.
En janvier dernier, le site «Globes» a signalé l’existence de dispositifs permettant de piloter des véhicules blindés à distance.
L’un d’eux, produit par plusieurs entreprises, dont «Elbit Systems» (un groupe israélien de défense et d’électronique, Ndlr), est un système monté sur un véhicule lourd, tel qu’un véhicule blindé de transport de troupes (APC), et pilotable à distance. «Il s’agit d’un transport de troupes autonome, qui remplit d’autres fonctions qu’un véhicule téléguidé, notamment dans un environnement infesté par le terrorisme», a souligné le portail.
Un analyste militaire précise que cette tactique montre aussi une tendance plus large : la réutilisation de matériels anciens via la robotisation et le combat télécommandé, qui constitue une évolution pouvant inspirer d’autres armées confrontées à des guerres asymétriques.