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Paralysie imminente en France, la menace des black-blocs fait craindre le pire

(Rome, 17 septembre 2025). La France se prépare à un «jeudi noir», et risque la paralysie totale ce 18 septembre : près d’un million de manifestants sont attendus pour une grève nationale qui immobilisera transports, écoles et hôpitaux. Les autorités craignent de graves violences orchestrées par l’extrême gauche et les black-blocs, dont l’irresponsabilité pourrait transformer le pays en véritable champ de chaos

Le 18 septembre, les transports, les services de santé et l’éducation seront paralysés pour une grève nationale qui verra environ un million de manifestants descendre dans la rue. Les autorités redoutent fortement des incidents liés à la présence de groupes d’extrême gauche, écrit Véronique Viriglio dans l’agence italienne «AGI».

En France, les autorités et les forces de l’ordre sont en état d’alerte maximale pour la grève du 18 septembre, qui promet d’être un «Jeudi noir», avec la participation attendue de 900.000 manifestants et la crainte de graves violences de la part des Black-Blocs et des forces de l’extrême gauche. Les difficiles consultations politiques en cours à Matignon avec le Premier ministre Sébastien Lecornu laissent ainsi planer le spectre d’une crise sociale qui risque de dégénérer en chaos.

Préparatifs de la journée de mobilisation

À la veille de la journée d’action nationale, qui constituera un test pour les syndicats, les forces de l’ordre redoutent des vagues de violence orchestrées par l’extrême gauche et les Black-Blocs. Placés une fois encore en état d’alerte maximale, policiers et gendarmes n’ont qu’un objectif : contenir les émeutiers à tout prix, comme ils l’ont fait avec succès la semaine dernière face au mouvement «Blocchiamo Tutto/bloquons tout». Comparée aux manifestations du 10 septembre, celle de demain s’annonce plus importante : selon certaines préfectures, il s’agira d’un événement sans précédent depuis 2023, lorsque les manifestations contre la réforme des retraites avaient rassemblé, selon les jours, entre 280.000 et 1,28 million de personnes. Au total, près de 250 cortèges et rassemblements sont prévus ce jeudi à travers le pays.

Scénarios possibles à Paris et Lyon

À Paris, une «mosaïque d’initiatives» a été annoncée, avec 60.000 personnes attendues dans les rues. La préfecture de police craint des incidents, notamment lors de la manifestation, qui reliera la place de la Bastille à la place de la Nation, en passant par la place de la République. Plusieurs centaines de militants radicaux pourraient former un black-bloc avant le début du cortège, rassemblant potentiellement un millier d’émeutiers. Dans la matinée, selon des sources concordantes, les manifestants devraient tenter de paralyser les ronds-points, les principaux axes routiers et même des sites stratégiques comme les dépôts pétroliers. De «grandes manifestations» sont prévues en deuxième partie de journée, comme à Lyon, où plus de 20.000 personnes sont attendues. «Si des centaines de militants et de black-blocs s’infiltrent dans les cortèges, cela pourrait causer des dégâts», déplore un commissaire de police spécialisé dans le maintien de l’ordre. En soirée, les manifestants les plus «en colère» pourraient même former des «comités de soutien» et se regrouper devant les commissariats pour exiger la libération de leurs «camarades», comme cela a été tenté après les manifestations «Bloquons tout».

Avertissement du ministre Bruno Retailleau aux préfets

Dans un télégramme adressé hier aux préfets, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait déjà mis en garde : «Le risque de troubles à l’ordre public est important en raison de la présence de groupes d’extrême gauche qui tenteront d’infiltrer les manifestations officielles».

Craintes d’infiltration et de radicalisation

«Les anarchistes autonomes et les franges les plus radicales sont à l’affût, galvanisés par la chute de François Bayrou et en quête de nouvelles têtes», a estimé un officier de police spécialisé.

Les demandes du ministre de l’Intérieur

Bruno Retailleau a ensuite demandé aux préfets de «garantir la liberté fondamentale de manifester, tout en assurant l’ordre et la tranquillité publics». Soucieux de faire preuve de la détermination sans faille qui a porté ses fruits face au mouvement «Bloquons tout», le ministre de l’Intérieur a réitéré mot pour mot les instructions données le 10 septembre à l’ensemble des forces de l’ordre : «Aucune dégradation des bâtiments publics ou emblématiques ne sera tolérée» et «toute tentative de blocage des infrastructures essentielles à la vie de la nation doit être prévenue en amont et systématiquement débloquée dans les meilleurs délais».

Vigilance maximale et mobilisation des forces de l’ordre

Une fois encore, les forces de l’ordre agiront sur plusieurs fronts et, dès ce soir, sont appelées à la «vigilance sur tous les sites sensibles», le préfet de police anticipant également des risques de «sabotage» et de «dégradations». Face à cette vague de violence, M. Retailleau entend mobiliser à nouveau ses troupes et déployer un maximum de moyens, sachant que 80.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés mercredi dernier. Vingt-quatre véhicules blindés Centaur et dix canons à eau seront également déployés. Le ministre de l’Intérieur sortant prévoit «une mobilisation très, très forte», avec «entre 5.000 et 10.000 personnes venant se battre et causer des dégâts» lors des manifestations, «nourries par la haine anti-policière». «La journée sera hybride, car nous risquons des blocages routiers au petit matin, des sabotages et des groupuscules d’extrême gauche qui cherchent à causer des dégâts et sont extrêmement violents», a expliqué le président des Républicains (LR).

Organisation des grèves et manifestations

Les autorités et les syndicats, qui appellent à la grève et aux manifestations contre les mesures budgétaires «brutales» annoncées cet été, prévoient une mobilisation massive pour demain, une «journée noire», similaire à certaines de celles de 2023 contre la réforme des retraites. Après une première journée de mobilisation le 10 septembre, lancée sur les réseaux sociaux sous le slogan «Bloquons tout» et ayant rassemblé près de 200.000 personnes dans toute la France, les syndicats espèrent dépasser ce chiffre demain, selon les autorités.

Implication des étudiants et des enseignants

Le maintien de l’ordre public sera encore plus complexe, car des étudiants et des lycéens devraient rejoindre le mouvement, sachant qu’au moins un tiers des enseignants seront en grève, entraînant la fermeture de leurs établissements.

Tolérance zéro et tensions sociales

Les berceaux de la gauche radicale, comme Rennes, Nantes, Toulouse et Dijon, font déjà l’objet d’une attention particulière. Des ordres ont été donnés pour réprimer la moindre perturbation au nom de la «tolérance zéro». Le risque est d’autant plus grave que la nomination de Sébastien Lecornu, loin d’apaiser la colère, agit comme un signal d’alarme dans l’esprit des Français à bout de souffle.

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