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Liban : le discours annuel du leader Samir Geagea. L’espoir est de retour

(Roma, 09 septembre 2025). À l’occasion de la messe annuelle en mémoire des martyrs de la Résistance libanaise, le chef du Parti des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a livré un discours à la fois solennel et combatif. Entre hommage aux disparus, appel à la souveraineté de l’État et mise en garde contre la prolifération des armes illégales, il a tendu la main à la communauté chiite tout en réaffirmant que seule l’armée libanaise incarne la protection légitime du pays. Pour les observateurs, «un nouvel État est en train de voir le jour»

A l’occasion de la messe annuelle en mémoire des martyrs de la Résistance libanaise, au quartier général du Parti à Meerab, le leader du Parti des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a livré un discours offensif contre le camp obstructionniste, tout en affirmant sa vision d’un Liban souverain, débarrassé des ingérences étrangères.

Ce dimanche 7 septembre 2025, Samir Geagea semble être au cœur du pouvoir. Pour la première fois depuis des années, il s’est exprimé à l’issue de la messe annuelle en mémoire des martyrs de la Résistance libanaise, non pas en tant qu’opposant, mais plutôt comme un leader convaincu de son nouveau positionnement dans le camp loyaliste.

Prenant soin de tendre la main à la communauté chiite, le leader des souverainistes et le principal pilier des opposants au Hezbollah (désormais chef du camp loyaliste), Samir Geagea s’est montré ferme vis-à-vis du Hezbollah.

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«Le chemin ne sera pas facile, cela prendra du temps, mais ce sont là des étapes nécessaires, nous sommes dans la bonne direction», a martelé le leader libanais. Et Geagea d’ajouter : «Il ne peut y avoir de véritable État tant qu’il existe des armes illégales à l’intérieur de ses frontières».

Même si le contexte est dur, Geagea a cherché à ne pas attiser les peurs intérieures : «il n’y aura pas de répétition du 7 mai (la razzia de Beyrouth, où une série d’affrontements armés de grande ampleur ont eu lieu en mai 2008 entre le Hezbollah et ses alliés d’une part, et le Courant du futur de l’autre), il n’y aura pas de prise du Grand Sérail, ni de guerre civile. Personne ne la veut. Il a toutefois averti que si une partie tentait de pousser le pays vers une telle issue, «tous les Libanais se tiendront aux côtés de l’État et de sa légitimité».

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Il ne s’est pas contenté d’afficher son soutien au pouvoir et sa détermination à aller jusqu’au bout dans le désarmement du parti chiite, Geagea a surtout pris soin de barrer la voie à tout risque de guerre civile, et s’est adressé à la communauté chiite : «Vous êtes une composante essentielle du Liban en tant que patrie définitive, comme l’avait affirmé l’imam Moussa Sadr», a insisté Samir Geagea. «Frères chiites, soyez convaincus que tout choix ou projet en dehors de l’État représentera un danger pour vous, une menace, et vous livrera sans défense aux appétits des puissances et des intérêts extérieurs», a ajouté le leader chrétien.

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Geagea a lancé un appel à la classe politique et aux institutions : des élections législatives doivent se tenir dans les délais, et tout report du mandat parlementaire doit être rejeté. «Seule une légitimité renouvelée peut permettre au Liban de tourner la page», a-t-il dit.

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Quant au dossier syrien, Geagea a jugé «impératif de se débarrasser rapidement des séquelles du régime d’Assad, notamment le Traité de fraternité, de coopération et de coordination». Il a également appelé à «entamer le travail de délimitation des frontières terrestres et maritimes entre les deux pays, et à renforcer la coopération entre les deux armées afin de mettre fin à la contrebande», qui pèse sur le trésor libanais depuis des décennies.

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Sur un autre front, Samir Geagea a souhaité que le Liban retrouve toute sa place dans le monde arabe, appelant le secrétariat général de la Ligue arabe à «envisager sérieusement la tenue d’un Sommet arabe à Beyrouth, à l’instar de celui de 2002, afin de conduire à un retour du Liban dans son environnement arabe et le retour des Arabes au Liban».

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(Roma, par Dario S.)

 

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