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Face à la menace iranienne, l’Australie s’aligne sur ses alliés occidentaux et expulse des diplomates de Téhéran

(Rome, 26 août 2025). Canberra frappe fort : Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Australie n’a expulsé un ambassadeur. L’Iran est en effet accusé d’avoir exporté la terreur antisémite jusque dans les rues de Sydney et Melbourne. Des synagogues incendiées, des gangs instrumentalisés et une puissance étrangère derrière le rideau : l’Australie lève le voile sur l’infiltration iranienne

Les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ne sont pas les seuls. Canberra a également officiellement condamné Téhéran. Après des mois d’enquête, le gouvernement australien a annoncé l’expulsion de l’ambassadeur iranien et de trois fonctionnaires, accusant la République islamique d’avoir orchestré deux attaques antisémites sur le sol australien.

L’Australie a pris cette mesure diplomatique sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale : le gouvernement australien a annoncé l’expulsion de l’ambassadeur iranien Ahmad Sadeghi et de trois diplomates, accusant Téhéran d’avoir orchestré des attaques antisémites sur le sol australien. La nouvelle a été annoncée par le Premier ministre Anthony Albanese, qui a qualifié ces épisodes d’«actes d’agression extraordinaires et dangereux, perpétrés par un État étranger pour semer la discorde au sein de notre communauté», écrit Jacopo Marzano dans «Formiche.net».

L’alerte des services de renseignement australiens

L’Organisation australienne du renseignement de sécurité (ASIO) a recueilli suffisamment de preuves pour estimer que Téhéran se trouvait derrière les incendies criminels perpétrés contre le restaurant casher «Lewis Continental Kitchen» à Sydney en octobre 2024 et la synagogue «Adass Israel» à Melbourne en décembre de la même année.

Selon l’ASIO, l’Iran a agi par le biais d’intermédiaires et selon un modus operandi déjà utilisé pour des attaques similaires en Europe : des autochtones, des criminels locaux et des membres de gangs organisées, accusés d’avoir lancé les bombes incendiaires contre le restaurant et inculpés de l’attaque contre la synagogue.

Le gouvernement australien a décidé d’agir officiellement contre les opérations de Téhéran, en annonçant son intention d’inscrire les Gardiens de la révolution iranienne (CGRI) sur la liste des organisations terroristes et de rendre illégale toute structure liée sur le sol australien. Cette mesure s’ajoute à la déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de douze autres pays occidentaux, dont la France, l’Allemagne et le Canada, condamnant les opérations des services de renseignement iraniens contre des dissidents et des cibles israéliennes sur leurs territoires respectifs. En fermant l’ambassade et en rappelant ses diplomates, Canberra a émis un avertissement aux citoyens australiens présents en Iran, les exhortant à quitter le pays en raison du risque de détention arbitraire.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Baqaei, a rejeté ces accusations, les qualifiant de «fausses» et de «liées à des motivations politiques internes australiennes». Il a affirmé que la République islamique ne représentait pas une menace pour Israël et a lié la décision australienne aux récentes tensions entre Canberra et Tel-Aviv concernant la reconnaissance de l’État palestinien.

L’escalade diplomatique engagée par Canberra dresse un scénario partagé par les pays du Groupe «Five Eyes» et de l’alliance AUKUS, qui ont lancé des alertes, individuellement ou conjointement, concernant l’intensification des activités clandestines iraniennes, à travers le développement d’un réseau complexe de mandataires criminels, d’intermédiaires locaux et de canaux d’influence occultes visant à atteindre des objectifs politiques et idéologiques à l’étranger, notamment des actions ciblées contre des dissidents, des communautés et des intérêts liés à Israël, ce qui témoigne d’une expansion significative du rayon d’action du pays des mollahs.

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