(Rome, 1er août 2025). L’administration Trump intensifie ses pressions sur Israël, sous l’effet de la situation internationale, mais aussi du climat politique intérieur américain. Un nouveau document aurait été transmis à Hamas, tandis que l’émissaire américain Steve Witkoff pourrait se rendre à Gaza
Le président américain Donald Trump a récemment déclaré que la crise humanitaire dans la bande de Gaza prendrait fin si le Hamas libérait les otages et déposait les armes. Ce ton plus ferme marque une rupture avec ses précédentes déclarations, qui appelaient Israël à la responsabilité et à atténuer la crise humanitaire. «Le moyen le plus rapide de mettre fin à la crise humanitaire à Gaza est que le Hamas se rende et libère les otages !!!», a écrit Trump sur son compte Truth Social, comme le rapporte Ferruccio Michelin dans «Formiche.net».
Ces propos interviennent alors que Steve Witkoff, l’envoyé de l’administration américaine en charge des principaux dossiers de négociation, est en Israël pour aborder la situation humanitaire dramatique dans l’enclave palestinienne.
Il s’agit de sa première visite en Israël depuis près de trois mois. Ce voyage survient alors que les négociations sur un cessez-le-feu et la libération des otages sont au point mort, tandis que les conditions à Gaza restent désespérées. Selon des sources américaines, il n’est pas exclu que Witkoff se rende également dans la bande de Gaza pour visiter des centres d’aide gérés par la «Gaza Humanitarian Foundation» (GHF).
Ces derniers jours, Witkoff a rencontré à Miami et à Washington deux des principaux conseillers du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu : Ron Dermer et Tzachi Hanegbi, en présence du secrétaire d’État Marco Rubio.
«Le président souhaite avoir une vision plus claire de la situation sur le terrain afin de comprendre comment renforcer l’aide destinée aux civils palestiniens», a confié un responsable américain au portail Axios. Selon plusieurs sources israéliennes, un nouveau document commentant la dernière réponse du Hamas, a été transmis mardi soir par l’intermédiaire de médiateurs du Qatar et de l’Égypte.
Israël, cependant, reste sceptique quant à l’évolution imminente de la situation. En cas d’impasse persistante, les États-Unis et Israël évaluent d’éventuels «plans alternatifs». Parmi les options évoquées au sein du Cabinet, figure l’intensification des opérations militaires, voire l’annexion partielle de Gaza, afin de faire pression sur le Hamas pour qu’il libère les otages.
La pression exercée par l’administration Trump sur Israël, bien qu’oscillant dans sa rhétorique, rappelle fortement celle qui a poussé Joe Biden l’année dernière à intensifier ses efforts pour débloquer l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Dans les deux cas, la force motrice est principalement interne : une part importante de la base électorale jeune, tant chez les démocrates que dans les cercles républicains pro-Trump, exprime un scepticisme de plus en plus fort face au soutien inconditionnel à Israël. Bien que Trump continue de se présenter comme «le président le plus pro-israélien de l’histoire américaine», le malaise est palpable au sein du mouvement MAGA, souvent relayé publiquement par des figures très influentes.