(Rome, Paris, 25 juin 2025). Voici comment les services de renseignement américains ont convaincu l’ayatollah d’accepter la proposition de trêve
Des fuites commencent à émerger au sujet d’un message adressé par les services secrets américains à l’ayatollah Ali Khamenei. Disons-le tout de suite : il devrait être particulièrement convaincant. «Soit vous acceptez le cessez-le-feu dans les 24 heures, soit nous venons vous chercher». Et pour faire ressentir la menace de manière concrète, les agents américains auraient envoyé les coordonnées précises du lieu où se cachait le leader spirituel iranien.
L’indiscrétion a été rapportée au journal italien «Corriere della Sera» par une source au sein du régime, selon le quotidien «Il Giornale».
Khamenei aurait alors compris qu’il n’avait plus le choix, que tout était perdu et qu’en négociant maintenant, il pourrait peut-être sauver ce qui pouvait l’être (du régime) mais aussi sa propre vie. Cela peut ressembler à un scénario de série télévisée, mais la réalité pourrait bien ne pas être très différente.
La propagande bat son plein
Pendant ce temps, la propagande a toute sa place. A Téhéran, on raconte que la «guerre des 12 jours » a été une victoire. «Ils n’ont pas réussi à nous vaincre», dit-on en Iran. Trump chante lui aussi la victoire, affirmant avoir mis un coup d’arrêt au programme nucléaire des ayatollahs.
L’important est de construire une narration utile, qui permette de sauver la face. Avec une consigne toute particulière : le peuple doit célébrer cette «victoire». Il doit descendre dans la rue, exprimer sa joie et exulter. Le régime doit nourrir sa propre conviction. Difficile de leur expliquer qu’ils ont dû capituler, et qu’ils ont frôlé le gouffre. Mais dans les rues, on fête : «la nation iranienne ne capitule jamais».
Un retournement de situation orchestré par Khamenei ?
Certains pensent que c’est Khamenei en personne qui a planifié ce coup de théâtre. Retranché dans un bunker inaccessible, il aurait ordonné aux Pasdaran d’accepter la trêve. Avant de proclamer par la suite une «victoire».
Résister puis se plier pour ne pas mourir, afin de pouvoir recommencer plus tard, lorsque les conditions seront meilleures. Est-ce la véritable stratégie de ceux qui gouvernent l’Iran ? Peut-être.
Entre-temps, à Téhéran, ils ont obtenu un résultat : éviter la destruction totale et la chute du régime. Plusieurs généraux et de nombreux scientifiques nucléaires ont rejoint Hassan Nasrallah (murmure-t-on dans les rues de Téhéran), mais Khamenei est toujours vivant et, paraît-il, en bonne santé. Et le régime ne deviendra certainement pas plus clément qu’avant.