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Liban : le désarmement des camps palestiniens enterré

Prévu pour aujourd’hui, le processus de désarmement dans les camps palestiniens au Liban a été brusquement suspendu, sans qu’une nouvelle date soit annoncée. Des sources proches du dossier évoquent un contexte explosif : «Les conditions ne sont pas réunies. Les derniers développements au niveau régional rendent toute avancée extrêmement délicate».

Un ancien officier nous confie qu’«une fois de plus, le désarmement des factions palestiniennes dans les camps au Liban est repoussé, sans explication claire, sans calendrier et notamment sans volonté réelle». Derrière ce report officiellement attribué à des «conditions non réunies», se cache un aveu d’impuissance : le Liban reste prisonnier des jeux d’influence régionaux, tandis que la communauté internationale détourne le regard», affirme-t-il.

Ce report n’est pas qu’un simple contretemps. C’est le symptôme d’un système incapable d’affronter ses propres démons, et d’un État libanais qui, sous la pression intérieure (…) et l’absence de consensus national, choisit une fois de plus le statu quo au détriment de toute perspective de paix et de dignité pour les libanais.

En toile de fond, la montée en puissance du conflit entre Israël et l’Iran bouleverse l’équilibre fragile de la région. Ce climat de tension gèle plusieurs initiatives sensibles au Liban, au premier rang desquelles le désarmement (entre autres) des factions palestiniennes présentes dans les camps, notamment à Beyrouth. Une mesure hautement stratégique, désormais mise en pause dans l’attente d’un apaisement incertain ou d’un feu vert du mandataire local de Téhéran.

Le désarmement des camps palestiniens devient une promesse vide

Parler de «report» est devenu un réflexe. Une manière polie de maquiller l’échec. Officiellement, les conditions ne seraient «pas réunies». Officieusement, la vérité est plus brutale : personne ne veut (ou ne peut) prendre le risque d’agir dans un climat régional qui s’embrase de jour en jour.

Car ce report n’est pas neutre. Il est révélateur d’un triple échec : un échec politique, un échec de souveraineté, et un échec moral.

Un statu quo explosif

Maintenir des armes dans les camps, c’est maintenir une bombe à retardement. C’est exposer les civils à des affrontements internes et à une instrumentalisation permanente par des acteurs intérieurs. Le désarmement n’est pas une option secondaire : c’est une nécessité pour la stabilité du Liban. Mais il suppose du courage politique. Et de ce courage, il n’y a aujourd’hui aucune trace.

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