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Iran : deux F-35 israéliens abattus ! Une affirmation à confirmer

(Rome, 14 juin 2025). En réponse aux bombardements israéliens entamés aux premières heures du 13 juin, la République islamique affirme avoir abattu deux avions de l’armée de l’air israélienne, identifiés comme des chasseurs furtifs F-35I «Adir», qui menaient des frappes en plein cœur du territoire iranien, écrit Andrea Muratore dans son décryptage dans «Inside Over».

Le doute autour des avions abattus

Les médias d’État iraniens et le ministère de la Défense ont présenté cette annonce comme un succès stratégique face à Israël, dans une confrontation directe enclenchée par le gouvernement de Benyamin Netanyahu, qui, après des années de préparation, vise à détruire le programme nucléaire iranien.

La chaine «Press TV» a même proclamé que «l’Iran a mérité la distinction d’être le premier pays au monde à avoir abattu avec succès des chasseurs de cinquième génération». Pour sa part, le colonel Avichay Adraee, porte-parole arabophone de Tsahal, a démenti catégoriquement, parlant de «fausses nouvelles iraniennes, totalement infondées».

Quelle est la part de vérité ? Ces informations restent controversées et, à ce jour, aucun élément vérifiable issu de sources ouvertes (OSINT) ne permet de confirmer la destruction de ces appareils. L’information demeure donc controversée, et seule une analyse hypothétique est possible.

Des indices encore peu convaincants

Des experts, comme ceux du portail «The Aviation Geek Club», jugent l’annonce peu crédible, relevant l’absence de preuves concrètes. Les réseaux sociaux chinois ont ensuite diffusé une série de «photographies» montrant prétendument des débris d’appareils israéliens se sont avérés être des images générées par l’intelligence artificielle. Un unique enregistrement vidéo en ligne montrant un débris authentique a été trouvée : filmée hier soir, diffusée tôt ce matin et ne permettant pas d’identifier clairement l’«appareil abattu».

D’autres analystes, en revanche, comme ceux de «Military Watch Magazine», estiment que dans le cadre d’une opération impliquant environ 200 avions, la perte de quelques appareils reste plausible, d’autant plus que les missions les plus risquées auraient logiquement été confiées aux F-35, les plus performants de l’arsenal israélien.

Les attaques des F-35 en terrain hostile

Parmi les trois types d’avions employés par l’armée de l’air israélienne (F-15, F-16 et F-35), seul l’«Adir» dispose de capacités technologiques modernes nécessaires pour mener des frappes en profondeur sur le territoire iranien. Comme le souligne le magazine «Military Watch», si les F-15 et F-16 peuvent tirer des missiles à distance sans pénétrer l’espace aérien iranien, seules des bombes à gravité permettent des frappes ciblées contre des infrastructures comme celles de Natanz, Fardow ou Ispahan. Cela implique très probablement que des F-35 aient été envoyés directement dans l’espace aérien iranien.

Ces missions à haut risque, facilitées par un corridor de sécurité ouvert pour l’armée de l’air israélienne, auraient ciblé les sites nucléaires les plus protégés. Cela a peut-être permis à l’Iran de deviner quel type d’appareil opérait, surtout si ses systèmes de défense, comme les vieux F-14 Tomcat ou les radars russes Rezonans-NE, étaient encore opérationnels.

Une perte crédible, mais non confirmée

Pour «Military Watch World», «la perte de seulement deux F-35 lors d’une opération de cette ampleur dans un espace aérien fortement défendu, ne remettrait pas en cause la réputation de l’appareil américain», surtout si l’on considère les pertes potentielles bien plus lourdes avec des F-15 ou F-16 dans le même contexte.

En résumé, l’Iran devra produire des preuves tangibles pour valider son affirmation. En attendant, cette guerre d’images, de propagande et de récits fait partie intégrante du conflit. Et comme souvent, c’est à celui qui affirme qu’incombe la charge de la preuve.

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