(Rome, 11 juin 2025). L’armée italienne a simulé une offensive de missiles russes en Méditerranée : plusieurs d’entre eux exploseraient à Cagliari
Six missiles russes frappant la Sardaigne, plus précisément la ville de Cagliari. Heureusement, il ne s’agit que d’une simulation menée par l’armée, dans le cadre de l’exercice «Joint Stars» qui s’est terminé il y a deux semaines. Comme le rapporte le quotidien «La Repubblica», l’armée a simulé une attaque en essaim d’engins en Méditerranée : d’abord des drones, ensuite des missiles balistiques, et enfin des missiles de croisière. Malgré le déploiement des meilleurs systèmes antiaériens européens (le destroyer Doria et une batterie sol-air Samp-T), six missiles auraient atteint Cagliari, nous explique Massimo Balsamo dans le quotidien «Il Giornale».
«Nous avons besoin d’une défense aérienne multicouche, capable d’agir à basse, moyenne et longue altitude», analyse le général Nicola Piasente, en phase avec le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, lequel a récemment a demandé de quintupler les armes antiaériennes et antimissiles : «Nous voyons en Ukraine comment la Russie sème la terreur depuis le ciel ; c’est pourquoi nous devons renforcer le bouclier qui protège notre espace aérien».
Sur ce thème : L’OTAN se prépare à un conflit majeur : 700 F-35 et un bond de 400 % des défenses antimissiles
Les contrats signés après l’invasion russe prévoient des livraisons en 2026 : mais la production reste clairement insuffisante. A titre de comparaison, l’Europe construit en un an autant de systèmes de défenses que Kiev en consomme en quelques jours. Le Vieux Continent peut s’appuyer sur une industrie dédiée, comme le consortium MBDA, qui regroupe la France, l’Italie, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. En 2025, les unités produites en Italie augmenteront de 40 %, tandis qu’elles doubleront en 2026. «Lorsque les lois ont été promulguées, la guerre semblait impensable. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Nous ne pouvons pas nous permettre ce luxe : Poutine n’attendra pas que nous mettions de l’ordre dans notre bureaucratie», a souligné le commissaire à la Défense, Andrius Kubilius.
L’Europe est confrontée à une «tempête parfaite», a ajouté le commissaire, et la lenteur bureaucratique n’arrange rien, sachant qu’il faut au moins trois ans pour obtenir les permis d’extension d’usine, et qu’il est même complexe d’installer de simples chaînes de montage dans les usines appartenant à la Défense.
Le comparatif avec Moscou est accablant : en 2025, l’économie de guerre du Kremlin prévoit la livraison de 633 navires de croisière KH101, de 800 missiles balistiques Iskander et plus de 25.000 drones Geran.