(Rome, Paris, 04 juin 2025). La Présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, et le Président de la République française, Emmanuel Macron, se sont rencontrés à Rome pour «approfondir la discussion et coordonner les efforts de mobilisation et d’action européens face aux défis communs, de plus en plus nombreux et complexes, tout en examinant les prochaines étapes dans les relations franco-italiennes». C’est ce qui ressort d’un communiqué de presse conjoint, tel que rapporté par le quotidien italien «Il Tempo».
«L’Italie et la France, fidèles à leur rôle de nations fondatrices de la construction européenne, entendent renforcer leur engagement commun en faveur d’une Europe plus souveraine, plus forte et plus prospère, particulièrement tournée vers la paix et capable de défendre ses intérêts et de protéger ses citoyens. La rencontre a mis en évidence de fortes convergences sur l’agenda européen pour la compétitivité et la prospérité, à mettre en œuvre de manière ambitieuse et accélérée, sur la simplification réglementaire, les investissements publics et privés, l’énergie et la pleine application du principe de neutralité technologique, et, plus généralement, sur les conditions permettant aux entreprises européennes de concourir sur un pied d’égalité», poursuit le communiqué.
L’entretien bilatéral a débuté par des ambrassades, une longue poignée de main, quelques mots murmurés à l’oreille, puis de larges sourires, à destination des nombreuses caméras et photographes positionnés dans la cour du Palazzo Chigi.
Face à ce déploiement médiatique, Giorgia Meloni n’a pu s’empêcher de plaisanter juste avant d’accueillir Emmanuel Macron au siège du gouvernement : «Un parterre des grands jours, il y a beaucoup d’intérêt pour cette bilatérale», a-t-elle lancé, soulignant ainsi l’importance de cette rencontre de «dégel» planifiée pour relancer le dialogue sur de nouvelles bases.
Par ailleurs, ces derniers temps, les frictions sur l’axe Rome-Paris (du dossier ukrainien à celui des différends commerciaux) n’ont pas manqué, et cette rencontre, comme l’ont souligné la veille des sources italiennes, visait aussi à «poser les bases d’un renforcement accru des relations entre les deux pays» et à discuter de coopérations visant à accroître «encore davantage les relations bilatérales et l’intégration entre les deux économies», en mettant l’accent sur la recherche et les technologies de pointe.
Au cœur de cet entretien de «clarification» de près de trois heures, suivi d’un dîner de travail au Palais Chigi, Meloni et Macron ont échangé sur les priorités politiques européennes, à commencer par la compétitivité, la défense, le renforcement des relations transatlantiques et la lutte contre l’immigration irrégulière. Ce dernier thème est transversal à l’agenda, notamment en vue de l’ouverture des négociations sur le prochain Cadre Financier Pluriannuel, qui nécessitera d’importantes ressources pour financer les priorités stratégiques de l’UE à travers un mix d’investissements privés et de fonds communs.
Cette rencontre a ensuite permis de faire le point sur les derniers développements concernant la guerre en Ukraine, un sujet sur lequel Macron et Meloni ont connu des divergences, en raison de l’initiative de la «coalition des volontaires» qui ont vu la Première ministre s’absenter à plusieurs reprises des réunions avec Kiev et Washington. Ont été aussi abordées les prochaines initiatives à mener, à la lumière des négociations d’Istanbul entre l’Ukraine et la Russie. L’ordre du jour de la réunion incluait également la situation au Moyen-Orient et en Libye, ainsi que des initiatives conjointes visant à soutenir la stabilité et la sécurité dans la région méditerranéenne.