(Rome, Paris, 30 mai 2025). La Russie serait prête à installer des systèmes de missiles dans la base militaire de Sebha, dans le sud de la Libye, avec l’objectif de les pointer vers l’Europe. C’est ce qu’a révélé une source proche du dossier, qui, s’adressant à l’Agence italienne «Nova», a expliqué que le plan, soutenu par le général Khalifa Haftar et ses alliés, serait déjà à un stade avancé. La base serait située à environ 1.000 kilomètres de Lampedusa et représente, de par sa position géographique, un avant-poste stratégique potentiel pour des opérations militaires à moyen et long terme. L’objectif serait d’y déployer des missiles capables de frapper le cœur du continent européen. Une menace réelle pour l’UE, qui, depuis le début de la guerre en Ukraine, adopte des positions mal perçues par Moscou, rapporte Francesca Musacchio dans le quotidien italien «Il Tempo».
Par ailleurs, ces derniers jours, le Kremlin a également exprimé son agacement face aux déclarations du chancelier allemand Friedrich Merz, qui s’est dit favorable à la levée des restrictions sur la portée des armes que l’Allemagne fournira à l’Ukraine. Toutefois, le positionnement russe en Afrique du Nord serait antérieur aux déclarations du Chancelier Merz.
«Je pense que tout a commencé après le remplacement du groupe Wagner», explique Marco Mancini, ancien chef du contre-espionnage italien, au quotidien «Il Tempo», qui avait anticipé la nouvelle mardi dernier lors de l’émission télévisée «È sempre Cartabianca». «Cela remonte déjà à un certain temps, avec pour but d’occuper les centres névralgiques en Afrique, du Burkina Faso à la Centrafrique, en passant par le Soudan du Sud et la Mauritanie. Avec la base militaire en Libye, nous entrons dans une phase nouvelle, celle de la prise de contrôle de l’ensemble de la Libye, en arrêtant ou en renvoyant le gouvernement de Tripoli et en neutralisant toutes les milices qui, ces derniers jours, se sont affrontées après la mort d’al-Kikli».
L’assassinat du commandant de la milice à Tripoli par la brigade 444, fidèle au Premier ministre Abdelhamid Dabaiba, a déclenché une spirale de violence sans précédent. Cette situation a offert au général Haftar l’opportunité d’avancer vers Tripoli pour prendre le contrôle de l’ensemble du pays. «C’est la réponse de Vladimir Poutine», poursuit Mancini.
Lire aussi : Libye : avec le soutien chinois et russe, Haftar exhibe sa stratégie pour prendre le contrôle du pays
«Il y a un accord à ce sujet, y compris, à ce qu’il me semble, avec les États-Unis, pour implanter certaines bases à vocation anti-européenne. La Libye devient ainsi la porte d’entrée vers l’Afrique, officiellement aux mains de Haftar, mais derrière, il y a Poutine». Mais les implications vont au-delà des frontières libyennes. Une partie de l’accord inclurait aussi le transfert d’un million de Palestiniens vers la Libye.