(Rome, Paris, 30 mai 2025). La délégation russe est déjà en route pour Istanbul, où doit se tenir le 2 juin le deuxième cycle de négociations directes entre Moscou et Kiev
Cependant, l’Ukraine n’a pas encore formellement confirmé sa participation à la table des négociations et continue d’insister pour que la Russie lui transmette immédiatement une copie du mémorandum contenant ses conditions pour un cessez-le-feu. Hier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait une nouvelle fois accusé son homologue russe Vladimir Poutine de tergiverser et de tromper les médiateurs, (les États-Unis en tête), afin de prolonger la guerre autant que possible. Aujourd’hui, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrij Sybiha, qui a accueilli son homologue turc Hakan Fidan à Kiev, a réitéré cette demande et rappelé que Moscou s’était engagé en ce sens auprès de Washington, rapporte Francesco Russo dans l’agence italienne «AGI».
Zelensky craint que l’obstination de son adversaire à maintenir ses conditions secrètes ne dissimule des exigences inacceptables, comme la cession de tous les territoires revendiqués par la Russie, y compris ceux non encore conquis. Le Kremlin reste toutefois inflexible. Lors de sa conférence de presse d’aujourd’hui, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a prévenu que Vladimir Poutine n’accepterait pas de participer aux «réunions de haut niveau» proposées par la Turquie, à savoir un sommet quadripartite avec Zelensky, Erdogan et Trump, que si les négociations d’Istanbul aboutissaient à des «résultats».
Le président américain lui-même, par le biais du Département d’État, a fait part de sa «déception» face à l’approche russe qui, selon sa porte-parole Tammy Bruce, «continue d’attaquer l’Ukraine et de tuer des civils pendant que les États-Unis tentent de parvenir à un cessez-le-feu».
L’envoyé de la Maison Blanche pour l’Ukraine, Keith Kellogg, s’est également dit «irrité par l’attitude déraisonnable de Poutine», après avoir annoncé dans une interview à ABC la présence à Istanbul des «conseillers à la sécurité nationale des E3, à savoir l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni». Il n’est toutefois pas encore certain que ces responsables alliés joueront un rôle direct dans les discussions, tout comme le niveau de représentation des Etats-Unis reste également inconnu.
Des sources bien informées ont indiqué à «The Atlantic» que cette fois, les États-Unis ne dépêcheront pas une délégation comparable à celle qui, lors du premier cycle de négociations, avait pris part en contact direct avec leurs homologues russe et ukrainien. Keith Kellogg a néanmoins donné son feu vert à la demande russe d’exclure l’adhésion à l’OTAN non seulement de l’Ukraine, mais aussi de la Géorgie et de la Moldavie. Ces propos ont été accueillis avec beaucoup de satisfaction par Dmitri Peskov.