(Rome, 25 mai 2028). Friedrich Merz «choqué». Selon les médias allemands, Trump n’a pas l’intention de soutenir de nouvelles sanctions contre la Russie et le tsar ne fait que gagner du temps pour de nouvelles offensives
Les négociations visant à mettre fin à la guerre en Ukraine restent dans une phase de profonde incertitude. Selon l’agence Tass, le deuxième cycle de négociations devait se tenir à Istanbul, mais il semble qu’il soit déjà voué à l’échec. Selon le Wall Street Journal et la presse allemande, lors d’un appel téléphonique entre Donald Trump et les dirigeants européens, à la suite de sa conversation avec Vladimir Poutine, le magnat a déclaré que le tsar n’avait pas l’intention de mettre fin au conflit et se sentait confiant dans la victoire, écrit Filippo Jacopo Carpani dans le quotidien italien «Il Giornale».
«Il semble que Poutine ait besoin de plus de temps pour se battre, et que Trump l’aide à l’obtenir», a déclaré un haut responsable berlinois à Politico. Et les médias ont qualifié le chancelier Friedrich Merz de «choqué». En outre, le président américain ne soutiendra pas non plus de nouvelles sanctions contre Moscou, pourtant réclamées par le chef du gouvernement allemand. Un revers donc, qui fait suite aux hypothétiques «lignes rouges» qu’il avait énumérées, mais ignorées tant par la Russie que par les États-Unis.
La situation devient de plus en plus complexe pour l’Europe. L’idée reçue est que l’aide militaire de Washington devrait durer jusqu’à l’été, mais si elle n’est pas renouvelée, ce sera à l’Union (avec l’Allemagne en tête) d’accroître son soutien au pays envahi. Ce soutien devrait être viable tant que les États-Unis continueront à partager des renseignements et d’assurer à Kiev la connectivité Starlink, mais il est possible que la Maison Blanche fasse également marche arrière sur ces points. Et selon Nico Lange, cité par le «Corriere della Sera», Poutine gagnerait du temps pour «créer de nouveaux faits militaires» et attaquer les régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk, portant le nombre de territoires disputés de quatre à sept, «pour créer de nouveaux problèmes aux négociations».
Pendant ce temps, les attaques contre l’Ukraine continuent. Selon l’armée de l’air de Kiev, la Russie a lancé un total de 367 missiles et drones dans la nuit, causant la mort d’au moins 12 personnes. «Toute attaque terroriste russe de ce type constitue un motif suffisant pour de nouvelles sanctions contre la Russie. Cette dernière prolonge cette guerre et continue de tuer chaque jour», a déclaré le président Volodymyr Zelensky. Le monde peut être en vacances, mais la guerre continue, indépendamment des week-ends et jours ouvrables. Cela ne peut être ignoré. Le silence de l’Amérique et celui des autres pays ne fait qu’encourager Poutine.
Entre-temps, il a été révélé que l’hélicoptère à bord duquel Vladimir Poutine a effectué sa visite dans la région de Koursk le 20 mai, a été la cible d’une attaque massive de drones ukrainiens. «L’intensité de l’attaque lors du vol du commandant en chef au-dessus du territoire de la région de Koursk a considérablement augmenté. Par conséquent, nous avons dû mener simultanément une bataille de défense aérienne et garantir la sécurité du vol de l’hélicoptère présidentiel», a déclaré le commandant de la division de défense aérienne, Youri Dashkine, dans une interview diffusée par la chaîne de télévision Rossiya-24.
Si l’attaque est avérée, cette tentative pourrait fournir au Kremlin un prétexte politique pour cibler Volodymyr Zelensky à son tour, au nom d’une riposte symétrique. D’autant que Moscou n’a jamais vraiment caché son intention de neutraliser le président ukrainien, perçu comme un obstacle à toute issue du conflit. Et ce dès les premiers jours de l’invasion, rapporte la «RTBF».
Dans l’après-midi, le maire de Moscou a également annoncé la destruction d’un drone ukrainien volant vers la capitale russe.