(Rome, Paris, 15 mai 2025). Vladimir Poutine ne sera pas présent mais le président américain n’exclut pas de se rendre dans la métropole du Bosphore pour des pourparlers sur l’Ukraine. Au cours des dernières heures, les négociations sont devenues plus compliquées. Erdogan attend Zelensky à Ankara. Moscou : «Notre délégation est prête à accomplir un travail sérieux»
Le président américain Donald Trump n’a pas exclu de se rendre demain à Istanbul pour des discussions sur l’Ukraine, bien que ces dernières heures, la situation se soit compliquée dans les négociations que le gouvernement turc du président Recep Tayyip Erdogan espérait initier pour parvenir à une solution diplomatique du conflit entre la Russie et l’Ukraine. «Si quelque chose se passe, je pourrais y aller demain», avait déclaré Trump depuis le Qatar, deuxième étape de sa tournée dans le Golfe Persique, écrit Giuseppe Didonna dans l’agence de presse italienne «AGI».
La délégation russe envoyée par Vladimir Poutine est arrivée à Istanbul pour les premiers pourparlers directs avec l’Ukraine depuis le printemps 2022. Mais le président russe est cependant absent. Erdogan attend le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans la capitale Ankara, et non à Istanbul.
La présence des deux dirigeants fut d’abord incertaine, puis écartée. A la place de Poutine, une délégation est arrivée à Istanbul. Elle est dirigée par le vice-président Vladimir Medinsky, le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine, le vice-ministre de la Défense Alexander Fomine et le directeur du renseignement militaire Igor Kostyukov, accompagnés de quatre autres experts.
A lire : Vladimir Poutine ne se rendra pas aux négociations de paix à Istanbul
L’absence de Poutine a conduit Donald Trump à renoncer à son déplacement. Selon certaines agences internationales, ce sont les envoyés spéciaux de la Maison Blanche Steve Witkoff et Keith Kellogg qui se rendront à Istanbul à la place du président américain.
Le président américain Trump a dit ce jeudi ne pas s’attendre à des progrès sur l’Ukraine tant qu’il n’aura pas rencontré son homologue russe Vladimir Poutine, qui ne s’est pas rendu aux pourparlers avec Kiev en Turquie. «Je crois que rien se passera, que vous le vouliez ou non, tant que lui et moi ne serons pas ensemble», a-t-il déclaré aux journalistes à bord d’«Air Force One» l’emmenant du Qatar aux Emirats arabes unis, dans le cadre d’une tournée dans le Golfe.
À la tête de la délégation américaine, comme l’a confirmé Trump lui-même, se trouvera le secrétaire d’État Marco Rubio. Ce dernier est arrivé hier en Turquie, à Antalya, où il a participé à un sommet des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN et a rencontré son homologue turc Hakan Fidan.
Hier, Fidan a également eu une réunion bilatérale avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrii Sybiha. En l’absence de Poutine, l’objectif de la diplomatie américaine et turque est de convaincre les Russes d’accepter un cessez-le-feu de 30 jours. A plusieurs centaines de kilomètres de là, dans la capitale Ankara, Erdogan rencontrera son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce dernier s’est dit prêt à s’envoler pour Istanbul si Poutine venait. Un défi plutôt qu’une réelle attente car le dirigeant russe ne semble pas enclin à s’envoler pour la Turquie aujourd’hui.
Moscou, nous sommes prêts pour un dialogue sérieux
La délégation envoyée par la Russie à Istanbul pour discuter d’une résolution du conflit en Ukraine est prête à s’engager dans un travail sérieux. C’est ce qu’a assuré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. «Comme cela a été dit à plusieurs reprises, la partie russe est disposée à mener des négociations sérieuses. La délégation russe est arrivée à Istanbul et est prête à travailler sérieusement», a déclaré Mme Zakharova lors d’une conférence de presse tenue à Moscou.
Moscou a confirmé ce matin l’absence de Poutine. «Avant le départ de notre délégation pour Istanbul, le président a tenu hier soir une réunion sur les préparatifs des prochaines négociations avec la partie ukrainienne», a déclaré Dmitri Peskov. Outre les négociateurs russes envoyés en Turquie, ont participé à la réunion avec Poutine : le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ; le ministre de la Défense Andreï Belousov ; le chef de la Garde nationale russe Viktor Zolotov ; le secrétaire du Conseil de sécurité russe Sergueï Choïgou, le chef d’état-major général Valery Guerassimov et le directeur du Service fédéral de sécurité (FSB) Alexandre Bortnikov, a précisé M. Peskov. «Tous les commandants des groupes de forces opérant dans la zone de l’opération militaire spéciale étaient également présents», a-t-il ajouté.