L'actualité du Proche et Moyen-Orient et Afrique du Nord

Israël envisage une occupation militaire de Gaza et le transfert de la population vers des pays arabes

(Paris, Rome, 06 mai 2025). La bande de Gaza revient sous les projecteurs, mais cette fois, l’objectif d’Israël ne semble pas se limiter à de simples incursions. «Nous distribuerons de la nourriture, nous aiderons les habitants de Gaza, ils ont faim», a déclaré Donald Trump, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle phase de l’intervention israélienne. Des paroles qui dissimulent cependant une stratégie bien plus large : non seulement des corridors humanitaires, mais aussi un retour stable des troupes de Tsahal dans les zones conquises, avec une présence qui s’annonce de longue durée. L’opération militaire en cours dans le nord de la bande de Gaza, avec la population palestinienne une fois de plus repoussée vers le sud, se justifie par l’urgence d’assurer la distribution de l’aide humanitaire. Mais derrière les déclarations officielles, émergent des signes clairs d’un tournant. Le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, n’a pas mâché ses mots : le terme approprié pour décrire la situation actuelle est «occupation», tel que rapporté le quotidien italien «Il Tempo».

Selon des sources militaires citées par le «Jerusalem Post», Israël entend maintenir le contrôle de chaque zone conquise, en suivant le modèle déjà appliqué à Rafah : «L’armée israélienne restera dans chaque zone conquise et gérera chaque secteur nettoyé selon le modèle de Rafah dans le sud, où toutes les menaces ont été éliminées et la zone est devenue une zone sécurisée». Il s’agit d’une rupture nette avec le passé. Après le retrait souhaité par le général Ariel Sharon en 2005, Israël avait renoncé à contrôler Gaza de manière permanente. Au cours des dix-neuf derniers mois de conflit, l’intervention s’est limitée à frapper les positions du Hamas et à assurer des passages sûrs pour les troupes. Aujourd’hui, l’objectif semble être la stabilisation permanente d’une nouvelle présence militaire. Dans ce contexte, le sort des otages israéliens (59 selon les données officielles) semble passer au second plan. Le gouvernement Netanyahu, rapportent des sources de sécurité, considère la destruction du Hamas comme une priorité absolue, même au détriment du sauvetage des personnes prises en otage par le Hamas.

Dans le même temps, une idée controversée prend forme, rapporte le journal italien «Il Messaggero», partagée par Netanyahu et Trump : la relocalisation d’une partie de la population de Gaza vers d’autres pays arabes. Un plan qui va à l’encontre des normes internationales, mais qui, entre les lignes, semble s’inscrire dans la stratégique des deux administrations. Sans surprise, l’offensive finale pourrait être reportée pour éviter de créer des frictions lors de la visite de Donald Trump au Moyen-Orient prévue dans les prochains jours. La guerre, pour l’heure, semble loin de s’achever.

Recevez notre newsletter et les alertes de Mena News


À lire sur le même thème